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Voyager tout en étant respectueux de l’environnement n’est pas une chose évidente. Pourtant, le simple fait de partir en vacances ne devrait pas nuire à la planète, ce d’autant plus lorsque l’on est véritablement amoureux de la nature, et de tout ce qu’elle a à nous offrir. S’il est toutefois compliqué d’être irréprochable sur ce point (et je suis moi-même loin de l’être), voici quelques pistes permettant de voyager zéro déchet – ou de s’en rapprocher – et ce qui est bon pour l’environnement l’est d’ailleurs aussi pour le porte-monnaie…

Le transport :

Avant d’entrer dans le vif du sujet, sachez que la règle numéro un est, comme souvent, de prendre notre temps. Voyager à toute allure ne ferait qu’engendrer de la pollution inutile, sans compter le stress que l’on s’infligerait. À l’inverse, plus nous optons pour la slow life et le slow travel, plus nous réduisons notre impact sur la nature et profitons par la même occasion pleinement de nos congés. De la même manière, réduire le poids de nos valises, en tentant de voyager de façon minimaliste, ne nous est que plus bénéfique.

Concernant les déplacements, bien entendu, il va de soi que prendre l’avion est à proscrire dans la mesure du possible, puisque ce moyen de transport est extrêmement polluant. Si toutefois il nous est impossible de faire autrement, voici quelques astuces :

  • Manger le plateau repas qui nous est fourni, car de toute manière il sera jeté à la fin du vol ;
  • Remplir notre gourde une fois les derniers contrôles passés (cela nous évite d’acheter une bouteille d’eau en plastique) ;
  • Apporter un verre pour recevoir les boissons servies à bord ;
  • Utilisez notre propre paire d’écouteurs, ainsi que notre couverture personnelle (car ces objets sont nettoyés puis ré-emballés sous plastique) ;
  • De façon générale, pour parvenir à voyager zéro déchet, mieux vaut préparer un minimum son aventure.

Le mieux serait toutefois de privilégier des transports écologiques, comme la marche, le vélo ou pourquoi pas le voilier si vous en avez l’opportunité – on peut rêver, non ? L’auto-stop est également un excellent moyen de ne pas polluer, puisque l’on occupe alors une place vide dans un véhicule, qui de toute façon prend la route. Le covoiturage et les transports en commun (notamment le train) sont d’autres bonnes alternatives à considérer.

faire du stop en chine

Tour de la Chine en auto-stop / Crédits photo @José Couprie

L’hébergement :

Je suis pour ma part une grande adepte du camping sauvage comme récemment en Islande, car il n’y a rien de plus agréable au monde que de se réveiller en pleine nature, avec pour seuls bruits ceux des oiseaux ou des clapotis d’un cours d’eau. Évidemment, il faut dans ce cas veiller à ne rien laisser derrière soi, à part comme dit le fameux adage l’empreinte de ses pas.

Opter pour un hébergement responsable est également un choix judicieux pour voyager zéro déchet, ce secteur du tourisme est en plein essor et vous n’aurez aucun mal à trouver différentes options (éco-hébergement, logement chez l’habitant…). Si vous séjournez dans un hôtel, vous pouvez demander à ce que vos draps et serviettes ne soient pas changés tous les jours (je ne sais pas pour vous, mais lorsque je suis chez moi ils ne se salissent pas en vingt-quatre heures). De même, utilisez vos propres produits d’hygiène, si possible respectueux de l’environnement (vous trouverez de nombreuses astuces de Do it yourself sur Internet). Le savon de Marseille fait partie des petits indispensables à ajouter dans la trousse de toilette. Aussi, n’utilisez la climatisation qu’en cas de grosse chaleur, cette dernière étant très néfaste pour la planète.

Enfin, un petit mot sur le recyclage : certains hôtels sont équipés de différentes poubelles, d’autres non. Dans ce dernier cas, à vous de chercher dans le quartier où vous pouvez trier vos déchets ! Sachez que dans de nombreux pays, ferrailleurs et chiffonniers se chargent de revendre métaux et plastiques, c’est ainsi qu’ils gagnent leurs vies : laissez par conséquent vos objets à recycler bien en vue.

voyager zéro déchet

La vue depuis la yourte éco-responsable de mon amie Diane, à Kalamata, au Sud de la Grèce

La nourriture :

Selon le pays visité, il est plus ou moins simple de ne pas produire de déchet en achetant de la nourriture. Toutefois, quelques règles de conduite sont faciles à appliquer. Tout d’abord, choisissez votre lieu d’approvisionnement avec soin. On boycotte les grands supermarchés, et on fonce dans les marchés locaux afin de se procurer de bien meilleurs fruits et légumes. Il peut aussi être intéressant de se rendre dans les magasins biologiques, ou d’aller à la rencontre directe des artisans et producteurs du coin. Pensez dans tous les cas à apporter vos propres contenants. Quant à moi, j’ai un petit faible pour le glanage alimentaire ainsi que le table diving, mais je reconnais qu’il n’est pas donné à tout le monde de sauter le pas.

Aussi, cuisiner soi-même évite la production de nombreux déchets, tout comme le fait d’acheter au coup par coup et en vrac (jetez un œil à l’application Bulk pour trouver des adresses adéquates), ce afin de ne pas gaspiller de nourriture. En ce qui concerne le compost, si aucun lieu dédié n’est accessible, vous pouvez enterrer les déchets organiques en pleine nature, voire au pied d’une plante en pot si vous êtes en ville. Si vous déjeunez au restaurant et que vous commandez trop à manger, emportez avec vous les restes de votre repas dans un petit mouchoir en tissu. Pensez aussi à refuser les pailles, ainsi que le ketchup ou la mayonnaise en sachet. Par ailleurs, pour celles et ceux que ça intéresse, j’ai récemment rédigé un article complémentaire à celui-ci : voyager végétarien. N’hésitez pas à y jeter un œil.

En ce qui concerne l’eau, il est déconseillé de boire celle du robinet dans certains lieux. Si tel est le cas, la faire bouillir suffira à tuer les bactéries. Buvez ensuite un bon thé chaud, ou attendez qu’elle refroidisse. D’autres vous recommanderont d’utiliser une paille filtrante de type Lifestraw, à vous de juger, mais dans tous les cas, si vous souhaitez tout mettre en œuvre pour voyager zéro déchet, la consommation accrue de bouteilles en plastique est à bannir.

voyager zéro déchet glanage

Jolie récolte lors d’une session dumpster-diving à Bodø, au Nord de la Norvège

Le matériel et le recyclage :

Pour terminer ces quelques conseils, un peu de matériel vous sera utile. Je viens de m’équiper pour mon voyage à pied sur le chemin de Compostelle, dans une optique zéro déchet, et voici quelques objets qui me semble essentiels. En premier lieu, n’oubliez pas votre gourde, qu’elle soit filtrante ou non. De même, apportez avec vous une tasse en inox (pour les boissons chaudes), vous ne le regretterez pas. Quelques couverts de voyage 3 en 1 ne seront pas de trop afin d’éviter ceux en plastique, qui sont jetables. Aussi, pensez à prendre un ou deux contenants hermétiques en verre, et plusieurs sacs en tissu réutilisables (que vous pouvez fabriquer vous-même). Concernant l’hygiène, ajoutez dans votre sac à dos une serviette de toilette et les filles, pensez à la coupe menstruelle.

Ne négligez pas non plus l’impact de la surconsommation de papier. Inutile de posséder de multiples cartes des villes que vous souhaitez visiter, ou de nombreux guides de voyage. Il est facile à notre époque de télécharger un GPS gratuit et hors ligne (à pied, j’utilise pour ma part Maps Me, tandis qu’en voiture je préfère Here Maps), ainsi que des livres dématérialisés (à visionner sur une Kindle ou tablette). Faites la même chose pour vos billets d’avion, boarding pass et réservations diverses : des billets électroniques fonctionneront tout aussi bien et permettront de réduire votre utilisation de papier.

De même, refusez systématiquement tout prospectus, échantillons (comme les savonnettes dans les hôtels), tickets de caisse, sacs en plastique et objets promotionnels (bracelets en plastique gratuits…) : la hantise du voyage zéro déchet.

Autres ressources pour voyager zéro déchet :

Vous trouverez sur le net de nombreux sites vous offrant des conseils pour voyager zéro déchet. J’ai toutefois eu un coup de cœur pour les trois sources suivantes, de beaux exemples de réussite en la matière :

  • Un exemple à suivre : Je vous recommande tout d’abord de jeter un œil au blog bien rempli de la famille zéro déchet, du numérique au baume à lèvre en passant par le goûter des enfants, c’est une multitude de petites pépites que vous trouverez sur leur site. Bénédicte Moret et Jérémie Pichon ont d’ailleurs publié Ze Guide, un ouvrage récapitulatif de tous les conseils qu’il est facile d’appliquer.
  • Côté cuisine : Parce que se nourrir constitue malheureusement une source importante de déchets, l’équipe de Toits alternatifs nous a concocté un article pratique de 10 étapes pour réduire les déchets en cuisine.
  • À lire : L’excellent livre Zéro déchet de Béa Johnson, une française expatriée aux USA, qui a mis en place une centaine d’astuces pour éliminer ses déchets, tout en réalisant 40% d’économies.

Si vous décidez de vous mettre à voyager zéro déchet, vous vous apercevrez vite que la démarche n’est pas toujours facile à expliquer aux habitants que vous rencontrerez sur votre route. Dans certaines destinations, le sol est souvent jonché de détritus et la protection de l’environnement est loin d’être entrée dans les mœurs. Cela peut (et doit) choquer, mais il faut être réaliste : les priorités locales diffèrent de nos exigences occidentales, c’est à comprendre et à intégrer. À vous d’adopter un discours ouvert et explicite à la fois, bien qu’il ne soit jamais évident de trouver les mots justes !

Le monde stupéfié s’affaisse lâchement et fait la sieste, une sieste qui est une espèce de mort savoureuse où le dormeur, à demi éveillé, goûte les voluptés de son anéantissement.

Charles Baudelaire, Le spleen de Paris

voyager en stop au laos

Voyage en stop au Laos : on ne se comprend pas, ce qui ne nous empêche pas de fraterniser / Crédits photo @José Couprie

Pour conclure, sachez qu’il existe des crédits carbones pour voyageurs, si vous ne parvenez pas à atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés. Dans la mesure du possible, ne mettez pas la barre trop haut dès la première fois, il serait dommage de vous décourager en route ! Faites de votre mieux, cela sera déjà un excellent début.

Et pour aller plus loin, je vous invite à retrouver mes autres conseils aux voyageurs, et notamment mon guide pour les femmes qui voyagent en solo, ainsi que la philosophie de ma vie nomade et l’intégralité des articles publiés durant mon tour du monde. Enfin, si vous avez des conseils supplémentaires à partager avec nous pour voyager zéro déchet, je suis preneuse…


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Join the discussion 17 Comments

  • Léa dit :

    Pour optimiser, la gourde en acier inoxydable est un meilleur investissement que la gourde en plastique. Chez nous on utilise la marque Klean Kanteen mais il y en a beaucoup d’autre. En tout cas pour notre voyage en Asie à la fin de l’année, nous allons essayer de limiter au maximum nos déchets sur place comme nous sommes en train de le faire en France d’ailleurs 🙂

    • Salut Léa, effectivement, c’est bien vu ! C’est surtout pour des raisons de poids que j’avais opté pour celle-ci (je marche énormément et chaque gramme compte), mais tu as raison, l’inox est un bien meilleur investissement sur le long terme !

  • Viviane dit :

    Bonjour,
    J’adore tous ces récits, conseils, expériences, etc…
    Je viens d’avoir 68 ans et j’ai envie de rejoindre l’Amérique du sud en bateau-stop, afin de sortir de ma zone de confort et de me lancer le défi de vivre et voyager avec très peu d’argent.
    Je n’ai pas le pied marin et j’ai peur de l’eau, mais l’avion, ça suffit !
    Je recherche donc des conseils, des idées, des bons plans…
    Merci pour tous les « tuyaux » que vous pourrez m’envoyer.
    J’ajouterais que je suis ravie de voir encore et toujours des aventuriers qui osent se confronter à la peur ambiante de ceux qui ne bougent pas et voient le danger partout.
    J’ai beaucoup voyagé en stop, en bateau, en avion lorsque j’étais plus jeune, et je me dis que plutôt que d’attendre (quoi?) et de me morfondre dans ce monde insipide de la consommation à outrance, je préfère prendre le large tant que je le peux…
    Je vous souhaite à tous les plus merveilleuses aventures que le monde va vous offrir !

    • Bonjour Viviane et merci pour votre message ! Super votre projet de voyage, je vous souhaite plein de réussite dans cette nouvelle aventure… Concernant les infos pour le bateau-stop, je vous invite à lire mon article sur le sujet (thématique auto-stop pour le trouver), et pour le reste, je vous souhaite bon vent !

    • KP dit :

      Et pourquoi pas en cargo: j’avais emprunté un jour un livre à la bibliothèque qui partageait plusieurs expériences d’itinéraires, avec liste des lignes et coordonnées, et ça m’a donné envie de tenter un jour (je tiens une liste de projets personnels à réaliser). Pas avant la retraite à mon avis car le voyage en lui-même peut durer plusieurs semaines en cargo : le chemin compte autant que le point d’arrivée. Bonne « route »!

  • Hello Astrid,

    Super article ! Tu m’as donné une super idée avec le gobelet dans l’avion, j’avoue que j’y avais même pas pensé
    Je suis moi-même en pleine démarche zéro déchet mais je sais que j’ai une bonne marge de progression encore et ton article tombe très bien.
    Comme Enora on utilise aussi un tupperware (plastique snif, mais enfin on l’avait déjà et on allait pas racheter une boite alimentaire exprès), c’est une très bonne idée, ça nous a été utile à maintes reprises !
    Ah oui et sinon très belle idée le co-voiturage, tu as trop raison ! Nous on vient seulement de tester pour la première y’a quelques jours, c’est une super expérience en plus 🙂
    Pour l’eau tu fais systématiquement bouillir ? C’est pas trop difficile de pouvoir faire ça n’importe où ? Parce que nous on a la gourde filtrante water-to-go, et on en est super contents. Mais j’ai l’impression que c’est difficile de faire bouillir de l’eau partout, non ? C’est peut-être un préjugé haha.

    • Bonjour Pierre et merci pour ton retour d’expérience ! Oui j’ai bien noté pour le tupperware, c’est vrai que c’est ce qu’il y a de plus pratique… Pour l’eau, ça fait un bon bout de temps que je suis en Europe donc pour l’instant je fais simple et je bois l’eau du robinet ! Hors Europe, j’avais pour habitude de faire bouillir (pas toujours évident en effet), de mettre des pastilles (mauvais goût et molécules chimiques dans le corps…) ou d’acheter des bouteilles d’eau (plastique, plastique…). Aucune solution n’est donc vraiment bonne, ta gourde filtrante doit être une bonne option et je vais tester ça la prochaine fois que j’irai loin, merci du conseil ! Bon vent à toi !

      • Hello Astrid 🙂
        Ahh je comprends mieux pour l’eau alors, c’est clair qu’en Europe c’est plus facile 🙂
        Alors pour la gourde water-to-go je vais pas te mentir, c’est aussi du plastique hein, donc effectivement y’a aucun moyen « parfait » pour boire de l’eau safe et zéro déchet. Mais je reste convaincu que ça reste le meilleur moyen parce que comme tu dis les pastilles ça fait un goût. Avec la water-to-go, aucun goût, c’est du 2 en 1 (super pratique pour rien oublier) et puis ça filtre vraiment tout contrairement aux pastilles ou même à la plupart des filtres etc.
        Voili voilà haha, je t’en parle longuement de la gourde mais je la trouve vraiment bien. Et peut-être un jour futur ça existera sans plastique qui sait !

  • Super ton article ! Ce n’est pas toujours évident mais je suis également dans cette démarche de tendre vers le zero déchet en voyage et à la maison quand je vais rentrer. Tu donnes de très bons conseils pour aller dans ce sens.
    Je ne connaissais pas l’appli Bulk d’ailleurs et le concept est intéressant ! Bon je ne la trouve pas dans le Play Store pour l’instant, sûrement le fait que je sois au Pérou. J’y jetterai un œil en rentrant en France.

    Ce que j’ai souvent fait en voyage cette année également c’est d’avoir un tupperware avec moi et lorsque je commandais de la nourriture à emporter je demandais à ce que la nourriture soit mise dans mon tupperware plutôt que dans des emballages qui vont finir à la poubelle ensuite. A chaque fois j’avais de bonnes réactions des restaurateurs qui étaient contents de la démarche. En même temps, en plus de limiter les déchets, ça fait des économies pour le restaurant. Tout bénef’ !

    Ce sont plein de petits gestes auxquels il faut penser mais qui ne demandent pas tant d’effort que ça et qui permettent aussi de faire de belles économies parfois, ce qu’on a tendance à oublier.

    Il est vrai qu’il y a beaucoup de pays où la pollution est très présente et pas ou peu gérée, ce qui est très dur à voir et à accepter. Comme tu le dis très bien, on ne peut malheureusement pas blâmer les locaux qui n’ont pas la sensibilisation au sujet et qui ont pour beaucoup des préoccupations de première nécessité. La discussion avec eux en laissant germer quelques petites graines est un premier pas pour éveiller les consciences.

    Merci pour cet article qui est important !

  • Beaucoup d’infos pertinentes et précieuses, qui me seront très utiles pour mon prochain Moscou – Pékin. Merci pour ce partage 😉

  • Brady dit :

    Super article, merci pour tes conseils et les liens annexes je vais aller y faire un tour =) je suis actuellement en tour de monde et pas tjr facile en effet de faire attention a nos dechets… Mais je continue a mettre ma pierre a l’edifice, ma bouteille d’eau m’accompagne depuis 7 mois et a vu 5 pays differents ^^ bonne continuation jusqu’a Compostelle =)

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