Voyager végétarien : un défi ? Depuis plusieurs années, j’ai drastiquement réduit ma consommation de viande, pour finir par devenir totalement végétarienne il y a un an et demi. Les raisons de ce choix sont diverses : respect de la vie animale, réduction de mon empreinte écologique, mais également envie de manger plus sainement. Je pensais qu’en voyage, être végétarienne cela serait loin d’être évident, notamment lorsque l’on tente de sortir des sentiers battus. Pourtant, j’ai découvert qu’avec un peu de bonne volonté et beaucoup de conviction, cela se fait très bien !
Par le passé, j’ai en plus de cela voyagé avec de nombreux végétariens, quelques fois aussi avec des vegans (qui ne consomment aucun produit d’origine animale, comme le fromage ou les œufs par exemple), même si malheureusement ce fut souvent pour ces derniers le parcours du combattant. Voici donc un petit retour d’expérience, issu de ces différentes situations, qui j’espère vous sera utile si vous décidez aussi d’être végétarien en voyage.
Faire les bons choix stratégiques :
Avant tout, pour parvenir à voyager végétarien, mieux vaut réfléchir à sa destination. Optez pour l’Argentine, le Brésil ou l’Afrique du Sud, connus respectivement pour leurs parrillas, churrascarias et braais et vous serez certains de vous retrouver face à d’immenses barbecues. À l’inverse, partez en Inde où le végétarisme est au cœur de la culture, et vous n’aurez que l’embarras du choix pour manger, il en va de même pour la Scandinavie par exemple, où de plus en plus d’habitants ont choisi de ne plus consommer de viande : les restaurants végétariens y poussent comme des champignons !
Si vous avez décidé de voyager sans argent, vous serez probablement amené à glaner, auquel cas vous trouverez forcément des fruits et légumes dans les poubelles des supermarchés ou petits marchés locaux. Pour ma part, je n’ai jamais mangé aussi sainement qu’en récupérant ainsi ma nourriture, un comble !
Ce qui est souvent compliqué lorsque l’on est à l’étranger et que l’on ne parle pas la langue, c’est de savoir ce qui se trouve dans l’assiette. À de nombreuses reprises, je me suis demandée ce que je pouvais bien être en train de consommer, notamment en Asie, où la nourriture diffère totalement de la nôtre, un vrai choc culturel qu’il faut savoir gérer ! Ainsi, lorsque je voyageais avec des végétariens et avant que je ne le devienne moi-même, j’ai souvent été désignée pour goûter les plats, afin de savoir s’ils contenaient de la viande ou du poisson. Voyager avec d’autres personnes ayant un régime alimentaire plus large est donc une des solutions pour rester végétarien, et ce même à l’autre bout du monde, à condition que les ingrédients soient reconnaissables ! Toutefois, il existe de biens meilleurs techniques, comme cuisiner ses repas soi-même.
Cuisiner soi-même en voyage :
C’est certainement la façon de faire la plus simple, et également la plus économique. Si vous disposez d’une cuisine, confectionnez votre propre repas, comme à la maison ou presque. Dans le cas contraire, et c’est la solution pour laquelle j’opte généralement, préparez-vous un pique-nique avec les produits de votre choix.
Pour ma part, j’aime bien acheter du pain complet et du houmous, c’est facile à transporter, cela ne coûte rien et en plus c’est très bon ! Ajoutez une pomme ou une banane, n’oubliez pas d’emporter une cuillère et un couteau, et vous aurez un repas parfait pour votre pause déjeuner. Les lentilles ou haricots en conserve, ainsi qu’un sachet de noix, sont également très pratiques pour manger sur le pouce tout en contenant une bonne quantité de protéines : il n’y a qu’à ouvrir la boite ! Lorsque je fais mon sac à dos, je glisse souvent un petit sachet d’épices que je mélange avec du sel et du poivre, ce qui permet d’assaisonner correctement mon plat sans avoir à transporter trop de condiments. Si je voyage en van aménagé, c’est encore mieux, j’apporte toujours de l’huile et du vinaigre.
Si vous êtes, comme moi, adepte du glanage alimentaire, manger végétarien en voyage ne devrait pas poser de souci, du moins dans les pays occidentaux : comme je l’écrivais plus haut, on trouve un peu partout une quantité incroyable de fruits et légumes, jetés à la poubelle, alors que ces derniers sont encore tout à fait consommables. Là aussi, cuisiner soi-même permet de se nourrir dans le respect de ses choix de consommation. J’avais pris l’habitude de compléter ces récoltes par de la semoule, qui cuit très vite, ce qui est pratique en voyage. N’importe quel légume faisait ensuite figure de sauce ou d’accompagnement.
Manger végétarien chez l’habitant :
C’est là que tout se corse… Sachez que dans de nombreux pays, proposer de la viande ou du poisson à son invité est synonyme d’hospitalité, notamment dans la plupart des pays d’Afrique, mais aussi en Asie Centrale, en Iran… Vos hôtes auront à cœur de vous recevoir chez eux du mieux possible, ce qui signifiera le plus souvent vous offrir de la viande lors des repas. Si vous ne pouvez pas en manger, soyez diplomate. Bien que le végétarisme se démocratise peu à peu dans de nombreux pays, il vous sera probablement difficile d’expliquer vos raisons, et encore plus de les faire accepter, car ce mode de vie n’est pas toujours répandu à travers le globe. N’insistez donc pas trop, et proposez éventuellement de vous charger de la confection des repas. En plus, vous ferez plaisir à vos hôtes, c’est donc une façon parfaite de les remercier pour leur accueil.
Si vous décidez de faire du Couchsurfing, il existe de nombreux groupes de voyageurs végétariens. N’oubliez pas d’y jeter un œil et pourquoi pas d’envoyer une demande à l’un des membres de la communauté, qui partagera à coup sûr votre philosophie. L’occasion de faire de jolies rencontres, tout en restant en accord avec vos choix de vie.
Manger à l’extérieur :
Si vous sortez en ville et que vos dépenses sont limitées, vous trouverez toujours une célèbre margherita dans n’importe quelle pizzeria, ou un falafel encore fumant chez le vendeur de kebabs. Très vite, vous découvrirez cependant que dans de nombreux pays, la cuisine végétarienne est loin de se limiter à cela ! Burgers, soupes, noodles, tartines au four, tapas… Un peu partout, vous serez surpris de goûter à des spécialités locales végétariennes ou végétaliennes, toutes plus savoureuses les unes que les autres. Pour trouver ces petites merveilles culinaires, quelques recherches préalables sur Internet pourront vous être utiles, et vous indiquer où se trouvent les restaurants végétariens dans les lieux où vous vous rendez. Il existe notamment l’application Happy Cow, qui fonctionne un peu partout, et qui fourmille d’adresses végans et végétariennes à travers le monde.
Par ailleurs, si le bon sens recommande de savoir dire quelques mots dans la langue locale, comme ceux concernant la politesse et les salutations, apprenez également le vocabulaire lié au végétarisme (viande, poisson, manger…), cela vous sera toujours utile. Si c’est trop compliqué, vous pouvez aussi faire des petits dessins avec les aliments qui vous sont interdits, puis les barrer pour plus de clarté. Il existe un guide imagé, le G’Palémo, qui permet de communiquer avec n’importe qui, grâce à des pictogrammes.
Enfin, si vous ne trouvez pas de restaurant végétarien, rien ne vous empêche de demander au serveur s’il est possible de retirer un ingrédient du plat que vous souhaitez commander. Généralement, cela ne pose aucun souci, et permet plus de flexibilité pour voyager végétarien.
Voyager végétarien, plus d’astuces :
Beaucoup de végétariens adoptent une alimentation un peu moins stricte en voyage, il faut dire que selon la destination, la tâche est parfois compliquée. À vous de voir comment vous souhaitez vous organiser et quelles limites vous vous fixez. Voici toutefois quelques derniers conseils, afin de réussir votre pari :
- Si vous devez prendre l’avion, il est possible de commander à l’avance des menus végétariens (ou spéciaux selon votre régime alimentaire), lors de votre réservation.
- Lorsque mes amis ou moi-même n’arrivons pas à exprimer le fait que nous souhaitons manger végétarien, nous expliquons souvent que nous sommes allergiques à la viande et au poisson. Cela fonctionne toujours, et permet de ne pas offenser les habitants qui nous invitent à dîner.
- Aussi, et surtout si vous êtes vegan, n’hésitez pas à apporter un peu de nourriture avec vous (noix…), si vous avez peur de ne pas trouver vos ingrédients habituels une fois sur place. Il est plutôt facile de voyager végétarien, un peu moins d’éviter tout produit d’origine animale, notamment dans certains pays où les coutumes alimentaires sont totalement différentes de celles auxquelles nous sommes habitués.
- Enfin, sur l’excellent blog Les 1001 vies, vous trouverez de nombreux conseils pour voyager végétarien.
Le défi de voyager végétarien, tout comme celui de voyager zéro déchet, n’est pas toujours facile. Tout dépend surtout de la destination, mais c’est loin d’être impossible ! Beaucoup y parviennent et expliquent que ce n’est pas si compliqué, il suffit seulement de s’adapter. D’ailleurs, je serais ravie que vous partagiez avec nous votre expérience et vos conseils dans les commentaires, si vous êtes concerné par la question.
Et pour aller plus loin, retrouvez également mes autres conseils aux voyageurs, et notamment mon guide de voyage au féminin, ainsi que la philosophie de ma vie nomade et tous les articles relatant mon tour du monde…
Hey petite question
Est-ce qu’une personne végan qui voyage ne se sent pas un peu coupable du réchauffement climatique donc de la perte d’animaux ?
Étant donné que je voyage essentiellement en stop et à pied, je ne culpabilise pas trop non. Quand à mon van – qui pollue – c’est ma maison, dans laquelle je consomme 5L d’eau par jour environ et pas d’électricité. Le diesel est donc ce qui m’ennuie le plus, sachant que je fais environ 6 pleins par an car je me déplace lentement. Je glane beaucoup de nourriture et la récup’ (de vêtements, bouquins…) est l’une de mes plus grandes occupations. Je fais au mieux, avec les moyens qui sont les miens, et j’essaie surtout de balayer devant ma porte, comme on dit 😉
Hola !
J’ai réduis ma consommation de viande depuis maintenant 3 ans, mais il est vrai qu’il était difficile de refuser les asados/parillas des Argentins. Non seulement c’est un énorme geste de se faire inviter à leurs soirées mais en plus, la dégustation de viande donne lieu à un moment d’échanges et une réelle expérience de vivre à la mode argentine. Alors si on te propose un morceaux de viande est à chaque fois tu refuses…. Du coup, comme tu dis ce n’est pas forcément évident et si on tente de s’intégrer aux autres cela peut représenter au départ un petit frein.
J’adooore ! « l’allergie » ! Je suis une adepte de cette « excuse ». J’ai été allergique au riz en Colombie et au Pérou, à la pomme de terre en Bolivie… J’avoue qu’après des semaines passées dans un pays, les ingrédients de base (et surtout les féculents) m’ont parfois bien barbé. J’adorais observer la réaction des cuisiniers qui pensaient, qu’il est inconcevable de ne pas pouvoir manger leurs produits fétiches.
J’ai aussi trouvé que c’était la meilleure solution pour éviter de heurter quelqu’un et de le dire sans soucis.
Salut Cécilia et merci pour ton retour d’expérience ! Oui c’est vrai que l’allergie fonctionne bien, cette excuse évite de blesser les gens et ça, c’est important ! Bonne continuation à toi 🙂
je ne suis pas concerné par la question
mais j’ai apprécié ta prose et tes conseils, comme d’ hab …
et bravo pour les photos
biz
Haha merci ! Gros bisous
Coucou,
Je ne mange pas de viande non plus et c’est vrai que c’était la galère durant mes 4 mois en Chine! Surtout que là-bas dans la plupart des hôtels la cuisine est privée !
Très bon article, je retiens l’astuce de « l’allergie » à la viande haha
Merci pour ton retour, alors je n’étais donc pas seule à galérer en Chine hihi ! Bonne continuation à toi 😉