Je suis toujours en plein tour du monde, j’ai terminé mon aventure asiatique et me suis envolée vers l’Afrique, mon continent coup de cœur depuis toujours.
Véritable accro au couchsurfing depuis 2010, réseau international permettant de surfer sur les canapés des habitants, j’ai ainsi pu visiter 25 pays en étant hébergée par des membres du réseau.
Je souhaitais partager avec vous quelques conseils issus de mon expérience (plus de 150 nuits au total), et pourquoi pas vous donner envie de tenter l’aventure…
Philosophie du couchsurfing :
Le couchsurfing revêt trois aspects principaux, que j’ai tous eu l’occasion de tester plusieurs fois : surfer (être accueilli), héberger, et rencontrer.
Surfer :
Surfer chez l’habitant l’espace de quelques jours, vous fera voyager d’une toute autre façon. Vous vivrez au cœur d’une famille, ou partagerez la vie de votre nouvel ami. Si vous souhaitez vous immerger dans une nouvelle culture, vivre des moments insolites en sortant des sentiers battus, ou vous faire de nouveaux amis, le couchsurfing est fait pour vous.
Héberger :
Grâce à cet incroyable réseau, vous avez vous aussi l’opportunité d’héberger chez vous des voyageurs du monde entier. Un simple canapé dans votre salon suffira à rendre heureux celui que vous accueillerez. Votre hôte ne s’attendra pas au confort d’un hôtel trois étoiles, mais bien de passer un peu de temps avec vous. Héberger quelqu’un vous fera vivre des moments d’échange aussi intenses que si vous voyagiez vous-même. Pour ma part, j’aime autant recevoir que d’être invitée.
Rencontrer :
Le couchsurfing possède également une section nommée évènements. Dans chaque grande ville du monde (y compris la vôtre si vous n’habitez pas à la campagne), des couchsurfers engagés organisent des rencontres inter-voyageurs. L’occasion de se regrouper autour d’une passion commune, de découvrir des bons plans, de faire de nouvelles connaissances, et de passer un moment convivial. Ces events peuvent avoir différentes formes, comme une découverte de la ville à pied, une soirée dans un bar, un pique-nique partagé… N’ayez pas peur de vous y rendre seul, ce sera le cas de la plupart des participants ! Échanges garantis, attention cependant à bien gérer le choc culturel que vous pourriez ressentir.
Gratuité et état d’esprit :
Le couchsurfing est 100% gratuit. C’est donc un mode d’hébergement souvent privilégié pour les voyageurs à petit budget.
Toutefois, le couchsurfing n’est en aucun cas un hôtel gratuit. Si votre motivation réside dans l’économie de quelques euros, passez votre chemin et trouvez-vous un lit en auberge de jeunesse.
L’objectif est bien d’aller à la rencontre de l’autre. Lorsque je suis hébergée, j’apporte toujours un petit cadeau de remerciement, j’achète de quoi cuisiner un petit plat français et j’offre toujours un verre à mon hôte. La plupart du temps, le couchsurfing me revient donc un peu plus chez qu’une nuit en dortoir, jamais moins en tout cas. Toutefois, cela reste très abordable. Si votre préoccupation est surtout de vous loger à petit prix lorsque vous voyagez, n’hésitez pas à jeter un œil à l’article de Flo du blog Make My Trip, vous y trouverez quelques pistes!
Pour conclure, si vous optez pour le Couchsurfing, faites tout pour être le surfer parfait. Soyez l’invité que vous aimeriez recevoir chez vous (cela implique de ranger vos affaires, faire la vaisselle, prendre le temps de vous intéresser à l’autre, être souriant malgré la fatigue, être ouvert quant aux activités proposées…).
Couchsurfing et sécurité :
Beaucoup de voyageurs me posent souvent les mêmes questions : Comment s’assurer de la fiabilité d’un couchsurfer? Est-ce sûr à 100%? ou encore As-tu déjà eu des soucis? Le problème se pose surtout pour les femmes voyageant seules, même si personne n’est à l’abri d’une mauvaise rencontre.
J’ai eu un souci, lors de mon premier essai. Je voyageais seule et venais d’arriver à Pristina, au Kosovo. J’avais eu la brillante idée de me lancer dans l’aventure, sans lire les principales recommandations que prodigue le site. Évidemment, quelques heures plus tard, mon hôte rejoignait mon lit, et terrorisée, je ne savais comment me sortir de la situation. Après une grosse frayeur, j’ai réussi à trouver des astuces pour passer le temps (et attendre qu’il fasse jour), et à six heures du matin j’ai attrapé mon sac et me suis enfuie.
Depuis cette mésaventure, je suis très regardante quant aux différents profils, et n’ai connu aucune autre mauvaise rencontre. De nombreux indices vous permettront de bien choisir votre hôte. En y prêtant attention, vous aurez l’assurance de passer d’un séjour en toute sécurité, et souvent bien plus sûr qu’en auberge de jeunesse ou les affaires disparaissent régulièrement.
Choisir son hôte ou son surfer :
Tout d’abord, ne spammez pas les membres de la communauté par l’envoi de messages copiés-collés. Personne ne vous hébergera et vous perdrez tous votre temps. Au contraire, lisez attentivement les profils, et choisissez quelqu’un ayant des points communs avec vous (musique, sport, voyage dans un même pays, âge…), et avec qui vous pensez pouvoir avoir une affinité particulière. Envoyez-lui ensuite une couch-request personnalisée (ou demande d’hébergement, voire ci-dessous).
Je me souviens de Gina, en Grèce, chez qui je suis retournée l’année suivante, tellement nous étions proches, de vraies sœurs. Je n’oublierai jamais Murat, un jeune turc avec qui j’ai voyagé plusieurs jours en Europe, et notre nuit blanche sur le pont de ce ferry, à refaire le monde. Je me rappelle de Nicola, un italien expatrié à Sarajevo, avec qui nous avons tant parlé que cette fois encore nous n’avons pas fermé l’œil de la nuit. J’aimerais revoir Facu, un argentin d’El Chalten qui m’a accueillie dans sa caravane, et m’a aidée à préparer mon trek : il m’a permis de réaliser mon rêve, voir des glaciers. Je ne trouverai jamais les mots pour remercier Camilo, rencontré au Brésil, j’ai roulé 48h avec lui, traversant toute l’Argentine pour rejoindre le Chili : arrivés à Santiago il m’a ouvert sa porte après l’un de mes plus beaux road-trips. Comment ne pas citer Gilson, Geison et Lucina, ces brésiliens dont j’ai quitté les domiciles en pleurant. Ou encore Martin, un allemand que j’ai hébergé quelques jours, et qui me cuisinait de bons gâteaux lorsque j’étais au travail. Le couchsurfing : l’une des plus belles aventures de ma vie.
Comment débuter :
Débuter sera votre principal souci, car tout comme vous, les autres membres se fieront à vos références pour décider si oui ou non, ils souhaitent vous rencontrer. À vous d’être créatif, et de leur donner envie d’en connaître plus sur vous, tout en les rassurant sur le fait que vous n’êtes pas un sérial killer. Participer à des meetings couchsurfing dans votre ville peut être une bonne solution pour avoir vos premières références.
Remplir correctement votre profil est naturellement indispensable. Choisissez plusieurs photos où vous arborez votre plus beau sourire, et où vous avez l’air de pratiquer une activité sympa. Mieux vaut une photo où vous vous éclatez à faire du kitesurf que de vous voir avachi sur votre canapé.
Décrivez-vous sous un angle positif, tout en restant honnête (ne vous inventez pas photographe sous prétexte que vous prenez chaque jour votre chien Choupinou en photo). Creusez un peu pour mettre en avant vos meilleures qualités, identifiez clairement vos attentes par rapport au couchsurfing, et mettez-vous à la place de celui qui vous lira : il doit avoir envie de vous rencontrer!
Écrire une couch-request :
Une demande d’hébergement doit être envoyée par le biais d’une couch-request, et non par un simple mail. Cela permet au site d’avoir connaissance de votre éventuelle rencontre et assure votre sécurité, tout comme celle de votre hôte.
Soyez précis et remplissez tous les champs existants : date d’arrivée, nombre de jours et de personnes, moyen de transport… Si vous êtes plusieurs, pensez à avoir chacun votre profil (héberger Pierre, Laura et Sophie parait plus sympa que de loger Sophie et ses deux colocs).
Expliquez à votre hôte pourquoi vous souhaitez le rencontrer (pourquoi lui en particulier), ce que vous prévoyez de faire ensemble et ce que vous attendez de cette nouvelle expérience. Plus vous serez clair, moins vous aurez de déception par la suite!
Ne lui écrivez pas trois mois en avance ni la veille. Une ou deux semaines au préalable sont à mon avis le meilleur timing. Enfin, pas la peine d’envoyer des demandes à cinquante personnes différentes. Trois ou quatre couchsurfers par ville si vous êtes déjà expérimenté, une dizaine si c’est votre première fois suffiront.
Un réseau de réciprocité :
Surfer chez les habitants vous ouvrira de nouvelles portes sur le monde. J’ai rencontré de merveilleuses personnes, qui comptent aujourd’hui parmi mes amis.
Rendre la pareille à d’autres voyageurs, c’est permettre à d’autres de vivre la même aventure. C’est parce que certains m’ont accueillie généreusement que mes rêves ont pu se réaliser. Il va sans dire que ma maison sera toujours ouverte à ceux qui souhaiteront visiter ma ville : pour que le système fonctionne, chacun doit participer activement.
Pour avoir déjà reçu des couchsurfers chez moi, je ne peux que recommander également cette pratique. J’ai été surprise par toutes les petites attentions qu’ils ont eu envers moi, et j’ai été réellement triste à chaque fois qu’ils ont quitté mon foyer.
Héberger, c’est voyager un peu à travers l’autre. C’est voir les yeux de son hôte briller car son rêve se réalise, un peu grâce à nous. Et c’est avoir un nouveau regard sur notre propre ville et sur notre culture.
Conseils divers :
Le couchsurfing est un réseau d’échange international. Cela sous-entend donc que la langue utilisée est principalement l’anglais. Pensez-y lorsque vous remplissez votre profil. Toutefois, si vous partez en Amérique du Sud et que vous parlez espagnol couramment, vous pouvez communiquer avec les autres membres dans leur langue maternelle, c’est toujours un plus!
Il existe des groupes de discussion avec des thématiques précises (autostop, voyage en bateau, découverte d’un lieu…), pouvant vous aider lors de votre voyage. Vous pouvez y poster vos questions et les membres actifs vous répondront. Pour ceux qui voyagent en auto-stop, autant passer directement par Trustroots, une communauté dédiée aux pouceux. J’ai eu l’occasion de tester en Espagne, et ce fut une belle découverte. D’ailleurs, Anick-Marie nous parle de ce réseau d’hospitalité pour auto-stoppeurs dans un article complet que je vous conseille de lire!
Sachez qu’il existe aussi des groupes d’hébergement d’urgence. Si vous n’avez reçu aucune réponse positive ou si vous vous y prenez trop tard, vous pouvez laisser un message, pour ma part, ça a fonctionné plusieurs fois et cela m’a permis de faire de magnifiques rencontres.
Pour ceux qui hésitent encore, les profils des membres peuvent être vérifiés par le site, moyennant paiement, cela donne du crédit à l’engagement qu’ils portent envers la communauté. Ils peuvent aussi être cautionnés, par d’autres personnes dont c’est déjà le cas plus de trois fois. Une sorte de sésame qui garantit l’intégrité morale du couchsurfer et vous assurera à coup sûr de merveilleux moments.
Enfin n’hésitez pas à lire les pages de recommandations directement sur le site, vous y trouverez de nombreux conseils vous permettant de bien débuter!
– www.couchsurfing.org
Mais il existe également d’autres sites, plus ou moins similaires :
– http://www.hospitalityclub.org
– http://www.bewelcome.org
– http://www.globalfreeloaders.com
– http://www.stay4free.com…
Alors, vous sautez quand le pas?
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Coucou Astrid!
Merci pour la nomination au Liebster Award. Je suis partie en vacances rapidement après… il faut encore que je fasse mon post! Du coup, je suis un peu déconnectée de la blogosphère et je lis tes articles avec un peu de retard.
J’espère que tu profites à fond en Afrique 🙂
Pour le couchsurfing, je trouve ça génial aussi. Je n’ai encore jamais été hébergée, mais j’ai reçu quelqu’un une fois. Sûrement pas la meilleure, ni la pire… il faut dire que j’avais accepté avant de savoir qu’elle arriverait à 11h30 du soir, se réveillerait à 4h du matin et partirait à 4h30 prendre son train.
Mais bon, j’ai confiance, il y aura un peu plus de partage une prochaine fois!
Pas de souci, prends ton temps! Oui je profite au maximum, l’aventure est intense! La personne que tu as hébergée n’a probablement pas très bien compris le principe du couchsurfing… Venir dormir quelques heures et repartir : quel intérêt, à part te déranger en pleine nuit sans rien partager de concret? Je te souhaite de retenter, c’est vraiment une expérience géniale la plupart du temps 🙂
merci d’avoir éclairé ma lanterne avec ce très complet » C.S. mode d’emploi »
j’y vois beaucoup plus clair et je communie avec toi
bravo pour le final, la photo du mont Fitz Roy je crois
gros bisous de ton Papi
Haha ça serait marrant que tu te lances dans le couchsurfing 🙂 Gros bisous
Je n’ai jamais passé le pas vers ce type d’hébergement… Bien trop frileuse de subir une mauvaise aventure. Celà dit, ton article relativise ses risques grâce aux « garanties » que le site principal offre via les commentaires des personnes passées avant toi.
Splendide la photo des glaces!
Coucou, oui effectivement, grâce aux garanties qu’offre le site, le système est très fiable. Je te souhaite de tenter l’aventure un de ces jours, le plus difficile est de sauter le pas 🙂
J’ai beaucoup fait de couchsurfing et quasiment jamais eu de problèmes ! Je « sélectionne » toujours mes profils même quand j’ai besoin d’un CS d’urgence, je fais confiance à mon « feeling » et ça ne m’a presque jamais trompée 😉
Tout à fait! Il faut juste prendre le temps de choisir la personne avec qui on est sûr que ça « collera »… Magnifique aventure… 🙂