Vivre dans un van à l’année, c’est oser affronter les aléas de la météo, dans des conditions souvent spartiates : dormir l’hiver en combinaison de ski, se laver les dents en pleine rue, être réveillé régulièrement par la police, et pourtant en redemander chaque jour. C’est ce qui vous attend si le virus de la van life vous contamine à votre tour – sachez qu’il est contagieux mais rassurez-vous, voici 40 symptômes très précis qui permettent de le déceler au plus vite…
La van en hiver, toujours plus de style :
J’ai voyagé tout l’hiver dans mon van aménagé et dans le froid, du Nord de l’Écosse jusqu’à l’Autriche, en faisant une longue halte pour visiter la Suisse : j’ai dû troquer mes tongs quelques mois, à mon grand désarroi. Dans mon camion, une fois le moteur éteint, il n’y a plus de courant électrique et donc plus de chauffage. De quoi rafraîchir mes longues nuits hivernales, et donner une allure sexy à mon pyjama ! Voici les symptômes que j’ai noté au fil des kilomètres, indiquant que l’on est atteint du virus de la van life :
- Les trois-quarts des affaires que tu as apportées te servent à ne pas avoir trop froid la nuit.
- Ton pyjama est composé essentiellement de vêtements de ski.
- Lorsque tu te réveilles le matin, des chaussettes sales et encore humides pendent au-dessus de ta tête.
- Une fois en route, ton coloc’ et toi faites sécher vos vêtements à tour de rôle sur les ventilations du véhicule, le chauffage réglé au maximum.
- Tu as donc la chance de connaître par cœur chacun de ses sous-vêtements.
- D’ailleurs, vos conversations tournent souvent autour du nombre exact de slips ou de chaussettes encore propres.
- Et surtout : tu mets plus ou moins ton coloc’ à la rue quand tu dois changer de culotte.
Van life & hygiène :
De même, le van n’étant pas aménagé (seulement un lit double), il ne possède pas l’eau courante. Seuls équipements sanitaires : un jerrican de 20L, un seau, un peu d’imagination et beaucoup de débrouille. C’est cela, voyager sans argent ou presque. Voici les symptômes que l’on fini par attraper dans ces conditions :
- Tu te cognes le bras à chaque fois que tu te coiffes.
- Ta serviette de toilette côtoie quotidiennement le chiffon à cambouis.
- Ta tasse à café, ton verre à vin et ton gobelet pour te laver les dents sont le même objet – mieux vaut donc ne pas le perdre.
- Tu te laves les dents dans la rue, en plein centre-ville, avec l’air le plus naturel au monde.
- Tu te nettoies comme tu peux dans les sanitaires publics, à l’aide d’une bouteille d’eau.
- Tu fais ta lessive dans les toilettes des stations-services et ta vaisselle dans celle des fast-foods.
- Et surtout : tu t’épiles les sourcils en te regardant dans le rétroviseur de gauche, alors que ton coloc’ se rase la barbe à l’aide de celui de droite.
Cuisiner dans le van :
Sans réelle cuisine dans mon Transporter T4, les repas ont tendance à tous se ressembler. Un réchaud à gaz a pourtant permis d’égayer certaines de nos soirées, mais il a rendu rendu l’âme dès l’arrivée du printemps : en somme, le timing était parfait ! Pour celles et ceux qui souhaitent également vivre en van à l’année, attention à ne pas contracter les symptômes suivants :
- Tu cuisines dans ton lit, ce qui t’oblige à enlever les miettes avant de t’endormir.
- Tu manges de la semoule à chaque repas parce que c’est pratique : ça cuit très vite.
- Du coup tu inventes le quotidien concours de couscous.
- D’ailleurs, c’est jour de fête quand tu manges quelque chose d’autre de chaud.
- Même pour déjeuner, il te semble tout à fait normal de rester assis derrière ton volant.
- Tu as peur que ta bouteille de gaz se termine à chaque fois que tu te fais chauffer un café.
- Tu es capable de faire la vaisselle avec deux doigts et 10cl d’eau.
- Et surtout : ton huile d’olive est figée parce qu’il fait trop froid.
Où garer le camion aménagé :
Garer le fourgon : le point le plus crucial de la vie en van. Il faut choisir la place de stationnement avec soin, en fonction des commodités, du calme dans le voisinage et de la règlementation municipale. C’est plus ou moins facile selon les pays, le pire a été pour moi de conduire en Angleterre. Cela peut vite faire apparaître chez le voyageur de nouveaux symptômes :
- Tu retournes au van toutes les deux heures pour changer l’heure de ton disque de stationnement.
- Tu dois d’ailleurs mettre ton réveil le matin pour modifier l’horloge de ce dernier, ou déplacer le van.
- Du coup tu surveilles ta montre toutes les dix minutes.
- Tu te gares sous les lampadaires pour pouvoir lire dans ton lit le soir.
- Ou alors face au fast-food pour avoir le wifi toute la nuit, cela dépend de ton humeur du moment.
- Et surtout : tu choisis ta place de parking nocturne en fonction des cachettes où tu pourras faire pipi.
Vivre dans un van au quotidien :
Enfin, vivre en van en hiver et le reste de l’année ne se résume pas qu’à ces différents détails pratiques. Non, cela empiète sur l’individu et sur sa façon de penser et de réagir sans même que l’on puisse s’en apercevoir. Ainsi, le van lifer adopte généralement les drôles de comportements suivants :
- Tu connais par cœur le prix du diesel de toutes les stations à cent kilomètres à la ronde.
- La police te réveille régulièrement à six heures du matin.
- Tu utilises tes appareils hi-tech en fonction du temps de trajet suivant, afin de pouvoir recharger leurs batteries avec le câble USB.
- Une phrase sur deux se résume à : « Mais enfin tu l’as mis où ça ? »
- Le vocabulaire étranger que tu maîtrises en premier est lié à la circulation routière.
- Tu vérifies les niveaux du véhicule tous les dix jours.
- Tu calcules tes pleins d’essence au gré des prochains passages de frontières et des différences de taxes.
- Tu ranges tes affaires en fonction des secousses liées au freinage, mais à chaque virage tu as un coup de stress – et bam, encore tombé !
- La condensation fait qu’il pleut sur ta tête à 7h du matin.
- Tu appelles ton GPS pupuce. Ou connasse, ça dépend des jours et des trajets.
- Tu as régulièrement des couchsurfers qui dorment dans ta tente, ou des adeptes de l’auto-stop qui voyagent dans ton lit.
- Et surtout, comme le résume parfaitement José, mon ancien coloc’ de van : tu ne peux pas faire ce que tu veux quand tu peux, mais tu kiffes grave. C’est la route…
L’impulsion du voyage est l’un des plus encourageants symptômes de la vie.
Agnès RepplierVivre en van toute l’année, autres ressources :
Si ce texte n’a pas suffi à vous transmettre le virus de la vie en van, ou si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, je vous invite à découvrir les articles suivants :
- Quel van acheter : Avant de se lancer sur la route, mieux vaut prendre le temps de bien choisir son van aménagé, afin d’éviter toute mauvaise surprise !
- Prendre la route : Voici tous mes conseils pour préparer un road trip en France ou en Europe, pour partir voyager en toute sérénité.
- Budget : Par ailleurs, vous pourrez trouver dans l’article suivant mes astuces pour réduire le budget d’un road trip.
- Dossier complet : Enfin, j’ai regroupé sur une seule et même page tous les articles de mon blog sur la van life, vous devriez y trouver de nombreuses infos utiles !
J’espère que ce retour d’expérience vous aura permis de découvrir à quoi ressemble le fait de vivre dans un van toute l’année, même en hiver. Si vous avez des questions pratiques sur le sujet, ou si vous souhaitez apporter votre témoignage, n’hésitez pas à me laisser un petit commentaire ci-dessous, je vous lirai avec plaisir !
Et pour aller plus loin, je vous invite à (re)découvrir le meilleur de mon blog voyage, ainsi que mon dossier complet pour travailler en van en tant que digital nomade…
Et pourquoi vous êtes régulièrement réveillée par la police? A cause du stationnement?
Non, je me gare toujours de façon à ne pas causer de problème. Mais dans certains pays voyager en van n’est pas toujours bien vu, et donne lieu à certains contrôles intempestifs, y compris en pleine nuit.
Hello,
Merci pour ce chouette article, je m’y retrouve dans différents points, sauf que je vis en caravane. Habitant en Suisse dans les montagnes, le coup de l’huile d’olive figée m’a bien fait rire car j’ai souvent eu le souci.
Si l’envie te prends un jour de passer en Suisse dans la région de la vallée de Joux hésite pas ! La caravane est bien assez grande pour 2-3 personnes.
Bons voyages !
Salut Rony, et merci pour ton message ! Haha l’huile d’olive, un classique des van lifers alors ?^^ Je note l’invite, c’est pas prévu pour le moment, mais c’est super gentil ! Bonne route à toi, et au plaisir 🙂
Nous sommes en pleine recherche de van et espérons donc bientôt choper le virus du voyage en van !
La différence : nous sommes une petite famille 🙂
L’aspect mécanique m’inquiète un peu, surtout vis-à-vis de notre enfant, mais je pense que ça laisse des souvenirs mémorables !
En tout cas merci pour cet article qui me fait bien sourire et qui me donne d’autant plus envie de concrétiser le projet.
Coucou à toute la petite famille! Je vous souhaite bonne chance dans vos recherches, et je suis certaine que vous vivrez une très belle aventure tous ensemble… Pour la mécanique ne vous souciez pas trop, vous trouverez toujours un garage ou quelqu’un de sympa qui vous donnera un coup de main, surtout si vous avez des petits bouts avec vous 🙂 Bonne continuation alors et qui sait, peut-être à un de ces jours sur la route…!
Ah oui récemment atteinte de cette maladie aussi ! Bon pour l’instant on a fait plutôt local en France mais là c’est clair qu’on ne rêve que du retour des beaux jours pour repartir. Pour nous cet été ça sera l’Italie 😉 avec le chien bien sûr, comme toi aussi si j’ai bien compris ?
Bonne route !
Coucou! Super, suis contente pour vous! L’Italie vous allez en prendre plein les yeux je suis sûre! Pas facile de conduire un van dans les centre-villes là-bas par contre (et très souvent il faut être résident pour y conduire d’ailleurs), mais en marchant un peu ça le fera!
Et oui ça y est j’ai un petit chiot 🙂 Bon, elle est malade en voiture, il va falloir que je l’habitue… Bon voyage à vous et au plaisir!
J »adore tes « et surtout: »
Ah, la vie de Bohême des gens du voyage! 😉 Le riche se perd parfois dans la sécurité ou en sort par des expériences d' »aventure », et dont il a les moyens pour se sentir vivre . Toi tu choisis la voie du milieu, et l’illumination qui va avec et qui est le plus précieux joyau(joyeux) de la vie; faire de ta vie une aventure.
Autostoppeur Déchétarien, le monde t’appartient! Scarface n »a rien compris.
Sans attache, comme à la surface de l »eau,le sillon que trace le routard derrière lui s’évapore, et en cela il est inscrit dans l’Eternité. Je suis persuadé que pour l’homme libre et détaché la vie est éternelle. Je ne sais pas pourquoi j’en suis pesruadé, mais je le sais.
En tout cas ta vie s’écrit comme un livre et moi que les obstacles de la vie on cantonné a avoir la mobilité d’une plante, tu m’apporte un précieux soleil. Et comme tout est possible, peut-^tre un jour le végétal que je suis se mettra en marche..
Tu l’as peut-être dit à ton Van : Goldorak Go!
Salut Antoine, j’espère que tu vas bien. Je te remercie pour tes jolis mots, et j’en profite pour te dire que tu es vraiment doué pour écrire! Ton message me touche et je te remercie d’avoir pris le temps de m’écrire ces quelques lignes. Je te souhaite pour cette nouvelle année beaucoup de bonheur et une bonne santé, et j’espère que tu parviendras à réaliser tes projets quels qu’ils soient!
c’est vrai qu’il faut être un peu, voir pas mal… maso
mais quel bonheur !
ce récit circonstancié me renvoie à nouveau vers Jack Kerouac …
était-il Breton ? il a tout compris
Haha oui exactement! Kerouac est né dans le Massachusetts de deux parents québecois, mais d’origine bretonne. Donc comme on aime bien le faire par chez nous, je répondrais que oui bien sûr il était breton 🙂 Gros bisous
Super retour sur cette année en van ! Ça me rappelle des souvenirs vos réveils trop tôt le matin pour traverser la moitié de la ville et tourner le disque je regrette de ne pas avoir pu partager un bout de route avec vous, la prochaine ! Des bisous de Séoul
Salut Sarah! Haha oui Lausanne c’était un peu galère pour le parking lol… Heureusement, les hôtes en valaient la chandelle 🙂 Profitez bien de Séoul, au plaisir de vous recroiser un jour quelque part, et pourquoi pas vous héberger dans le van? Bises
Génial ton article !
On loue un van en Septembre pour faire un road trip Ouest Américain 🙂 bon j’avoue le temps sera plus clément et on sera dans des camping la plupart du temps !!! Je suis pas encore prête et encore moins après avoir lu ton article à affronter tes aventures !
Un jour peut être qui sait ! Mais j’aurais déjà un petit aperçu avec mon aventure de 20 jours !
Xoxo
Céline
Salut Céline! Wow super projet que vous avez là! Je suis sûre que ça va être génial!!! Et si le temps est plus clément c’est d’autant mieux, j’avoue que l’hiver fut long, et que j’ai fêté mon arrivée en Grèce (et donc au soleil) avec joie… Mais bon hiver comme été ça reste tout de même une superbe aventure, dont je ne garde que d’excellents souvenirs. Je vous souhaite le meilleur pour votre roadtrip américain, au plaisir de lire vos futurs récits!
Au fil de ma lecture, je vous imaginai José et Toi dans différentes situations. Il doit y avoir des moments bien cocasses et d’autres bien ch…ts. Mais tout ça fait parti du jeu n’est-ce pas Astrid. Peut-être un jour, je testerai la vie en van. Bises et à très vite.
Salut Maryse! Haha oui il y a d’excellents moments, et puis d’autres disons un peu plus décalés… Mais avec José, c’était génial tous les jours 🙂 Sois la bienvenue pour tester l’aventure, bises!
Faire chauffer le linge sur le chauffage du van, c’est pour les ptits joueurs. Je me souviens de notre périple à pied sur le chemin de Compostelle. Nuit sous la tente, lessive vite fait au lavabo, et séchage…. avec des épingles à nourrice sur le sac à dos pendant qu’on marchait. Même le soutif et les culottes. La tête des ptits vieux quand on traversait des villages 🙂
Une année en van, chapeau ! L’expérience me tente pour nos prochaines vacances, mais je suis trop accroc à ma toile de tente…
Arf, quand il gèle à l’intérieur du van la nuit, à part faire sécher les vêtements sur le chauffage j’ai pas trouvé d’autres options 🙂 Mais durant mes deux premières années de TDM en stop, j’ai bien sûr connu ces séchages de culottes un peu partout, les joies de l’aventure! J’imagine que ça devait être génial Saint-Jacques. L’expérience me tente également 🙂 Bonne continuation à toi!
C’est tellement ça ! J’ai bien ri en lisant ton article, je nous ai bien reconnu dans tes mots, puisqu’on avait le même genre d’aménagements que toi dans notre tout petit van. Minimaliste, simple, efficace ! Quelques nuits emmitouflés sous 12 couches de vêtements et un sac de couchage 🙂
Ah oui, on ne compte plus non plus le nombre de fois où on se cognait en montant, descendant, en se relevant, en bougeant… et pourtant, c’était génial !
On attend que ça, de trouver notre (prochain) van et de reprendre la route vers le nord.
Ce sentiment de liberté, cette sensation de pouvoir aller où on veut, ce bonheur d’apprécier pouvoir s’arrêter quand tu le souhaites, juste pour kiffer, prendre un café, une photo (ou jouer avec ton chien !). Et reprendre la route, comme une promesse vers d’autres terrains de jeu… ahhh j’arrête là, on veut un van !!! 🙂
Salut Martin! Haha tu décris parfaitement les sentiments qui accompagnent la vie dans un van! Bon alors, vous allez toujours en Scandinavie cet été? Parce qu’on vous attend de pied ferme!!! Bises à vous deux 🙂