Panier

Il y a trois ans, quelques mois après avoir débuté mon tour du monde, je m’étais rendue en Thaïlande pour la première fois. Mauvaise organisation ou manque de chance : j’étais passée à côté des merveilles que renferme ce pays aux mille facettes. Après deux semaines à remettre en question ma façon de voyager, j’avais finalement décidé de poursuivre ma route en auto-stop au Cambodge, où j’ai d’ailleurs vécu une extraordinaire aventure. Aujourd’hui, me revoici au pays du sourire, qui m’offre une seconde chance pour l’apprécier à sa juste valeur. Arrivée à Phuket en compagnie de José, l’auto-stoppeur que je ne présente plus, nous venons de remonter jusqu’à Bangkok le pouce en l’air, avant de virer plus à l’Ouest, en direction de la Birmanie. Voici le récit de notre voyage alternatif en Thaïlande, une belle réconciliation avec ce majestueux royaume, qui n’aura eu de cesse de nous surprendre…

Phuket hors des sentiers battus :

Je vous l’expliquais il y a peu, lorsque je vous racontais ce projet un peu fou d’avoir acheté un aller simple vers l’Asie : c’est à Phuket que notre avion atterrit. Un peu déconcertés par ce changement brutal d’environnement, et surtout fatigués après deux jours passés dans les aéroports, nous n’attendons pas bien longtemps après notre arrivée avant d’enfiler nos tongs et de piquer une tête dans une eau turquoise. En moins de deux, mon hamac est accroché entre deux palmiers : qui a dit que voyage alternatif en Thaïlande et bain de soleil sur une plage de rêve n’étaient pas compatibles?

C’est donc sur la plus proche bande de sable blanc que nous installons notre premier bivouac : la plage située juste derrière l’aéroport. Oui, nous avons la flemme d’aller plus loin sous cette chaleur infernale. Et comme rien ne nous oblige à faire autrement, nous sommes dans l’eau dix minutes après, à faire la planche comme deux paresseux qui lézardent au soleil. Un peu plus tard, c’est au creux de nos deux petits hamacs que nous passons notre première nuit, la tête sous les étoiles, et sous les moustiques.

Voyage alternatif en Thaïlande

Notre lieu de bivouac, bof bof…

Le lendemain, nous rassemblons toute l’énergie nécessaire et traversons la presqu’île en auto-stop. Une demi-journée nous suffit à peine pour parcourir les trente kilomètres séparant l’aéroport de Phuket-ville. Si la déception de ne pouvoir nous baigner sur l’unique plage des environs est grande (il y a de la vase sur plusieurs dizaines de mètres), nous passons tout de même une excellente soirée dans le grand parc situé à la pointe Sud.

Au menu ce soir, nous choisissons par erreur une belle brochette de fesses de poulet. S’il est un peu surprenant de grignoter sur le pouce ces bas-morceaux, c’est un coup de chance pour moi : il s’agit de mon petit plaisir secret. Une salade pour accompagner le tout, et nous sommes prêts à accrocher nos hamacs en plein marécage, l’idée du siècle qui nous grattera jusqu’au lendemain.

Quand tu te surprends à souffler sur la salade de crudités, c’est quand même qu’elle est épicée.

José

Khura Buri et la mer d’Andaman :

Certains noms laissent rêveurs, rien qu’à les entendre. La mer d’Andaman, ou le bout du monde… De Phuket-ville, nous remontons lentement vers le Nord, en direction de Bangkok. Un conducteur fou (mais sympathique) fait voler son puissant bolide sur la surface du bitume. Accroupis à l’arrière du pick-up, séparés par une moto-cross qui tient debout par la magie d’un simple fil à linge, nous fermons les yeux et croisons les doigts pour arriver à bon port, et toujours en vie. Notre pilote joue avec les sinuosités et a le pied lourd sur l’accélérateur, c’est toute nauséeuse que je le remercie. Nous voulions vivre un voyage alternatif en Thaïlande et sortir des sentiers battus? Nous voici servis, et c’est du cinq étoiles!

Parce que la nuit tombe et parce que les conducteurs de la journée l’ont décidé ainsi, nous nous apprêtons à bivouaquer dans les environs de Khura Buri, sur la côte Ouest de la Thaïlande. Une plage repérée sur une carte, dont nous ne sommes pas certains de la réelle existence.

Arrêtés en pleine jungle par le dernier véhicule de la journée, sous une nuée d’insectes, nous entreprenons de nous rendre au bout du chemin jouxtant la route. Il existe sur terre quelques paradis cachés, qu’il faut souvent mériter avant d’en savourer le goût. Cette plage en fait partie. Trempés par la sueur ruisselant sur nos corps, rompus par la marche et quelque peu hésitants, nous faisons alors une rencontre invraisemblable. Dans ce décor Hollywoodien, une mobylette fait irruption et on nous ordonne de grimper dans le side-car artisanal, adroitement attaché à la bécane. Ni une ni deux, nos bienfaiteurs du soir nous conduisent au plus loin : là où un monde prend fin.

Sous nos yeux d’enfants se dévoile lentement un rivage désert, qui s’étend sur plusieurs kilomètres. Rien à gauche, rien à droite, seule la mer d’Andaman nous hypnotise longuement. Nous  venons de découvrir ce genre d’endroit où l’on prendrait involontairement racine. Assis sur le sable humide, à la fraîcheur du point du jour, nous rêvons pourtant de la suite de notre voyage au Myanmar, en Chine, et sur la Route de la Soie : cela qui nous semblent encore bien loin. Pris par le vertige de la distance, partagés entre le bonheur d’être ici et l’impatience d’être déjà là-bas, nous laissons les hamacs nous bercer vers demain.

voyager autrement en thailande

Réveil en douceur

Bangkok, la fin du voyage alternatif en Thaïlande :

On ne peut vivre d’amour et d’eau fraîche, quoique. Dans le doute, nous dévorons un ananas offert la veille par l’un de nos conducteurs, finissons de faire nos sacs à dos, époussetons les nombreuses fourmis et nous enfonçons une fois de plus à travers jungle. La grande route nous semble infiniment loin dans cette atmosphère pesante mais à nouveau, un deux-roues et son side-car nous donnent un gentil coup de pouce.

Très vite, une ambulance nous sauve d’une attente qui n’avait pourtant pas commencée. Installés entre un brancard et du matériel de premier secours, nous filons jusqu’à Ranong, à plus de 150km de là. Un bus nous fait ensuite monter gratuitement à son bord, c’est notre jour de chance! Plus tard, après quelques belles rencontres, nous faisons les comptes : il nous reste 450km à parcourir avant de gagner Bangkok, et nous sommes déjà en fin d’après-midi. Nous abandonnons donc l’idée de dormir ce soir dans la capitale, tandis qu’un 4×4 se gare sur le bas-côté. La joyeuse famille nous propose de nous conduire à destination, et s’entasse entre valises et matériel de camping pour nous faire de la place. Autant gênés que reconnaissants, nous passons la fin de journée en leur charmante compagnie, et ces derniers nous offrent le privilège de nous conduire au centre-ville, dans la rue que nous souhaitions malgré notre insistance pour finir à pied. Décidément, faire de l’auto-stop en Thaïlande se révèle être un jeu d’enfant!

voyager hors des sentiers battus en thailande

Une dernière danse, dans l’ambulance…

De cette petite bulle de fraternité et de générosité, nous nous retrouvons soudain projetés en plein cœur de la mégapole, qui nous aspire dans son tourbillon dès les premières minutes. C’en est fini des vacances sur les plages désertes et du voyage alternatif en Thaïlande, le retour à la civilisation est brutal. Welcome to Kao San Road, quartier de débauche où tout est possible puisque tout s’achète. Massages et plus si affinités, ping-pong shows, tympans qui explosent et effluves d’alcool sans plus aucune limite : nous sommes un peu hagards et regretterions presque la compagnie des moustiques.

Cela ne nous empêche pourtant pas de nous acclimater dès le lendemain, et nous passons finalement plusieurs jours à visiter Bangkok, échanger avec d’autres baroudeurs en plein tour du monde, et préparer la suite de notre aventure. Une bonne lessive, quelques bahts en moins, un tatouage pour le souvenir du voyage et quelques souvenirs épiques plus tard, nous voici prêts à poursuivre notre route. Réconciliée avec la Thaïlande, il est temps : nous virons à l’Ouest, aux portes du Myanmar que nous traverserons en auto-stop

Cet article est sponsorisé. Je suis restée libre de mes choix d’opinion.


Ma réconciliation avec la Thaïlande, ou les joies du voyage alternatif | Histoires de tongs #blogvoyage

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