Cela fait quelques temps que je n’ai pas posté d’article sur mon blog. Je possède toutefois une bonne excuse : j’étais sur la route en plein road-trip, traversant le vieux continent du Nord au Sud afin de passer l’hiver au soleil.
Voyager en Suède quelques mois m’a permis de découvrir un peu mieux la Scandinavie, et d’en apprendre plus sur la culture suédoise. Mais dans ces contrées nordiques l’hiver arrive à grands pas, je décide donc de descendre quelques mois en Grèce à Kalamata, faire du house-sitting (garder la maison d’un couple d’amis). Voici le récit de mon road-trip à travers l’Europe, en direction de la chaleur et de la Méditerranée…
Le départ depuis la Suède :
Le froid pointe déjà son nez, il est donc temps pour moi de mettre fin à ma visite de Malmö. Je fais mes adieux à mes quelques amis et prépare le van pour ce grand voyage à venir : c’est parti pour une nouvelle aventure.
Je rejoins Trelleborg et emprunte le premier ferry en direction de l’Allemagne : six heures plus tard, me voici à Rostock. Il fait nuit et pour je ne sais quelle occasion, un grand feu d’artifice est organisé sur le port. C’est donc sous une pluie d’étincelles multicolores que j’accoste au Nord de l’Allemagne, quel accueil!
La traversée de l’Allemagne :
Je n’ai pas prévu de flâner trop longtemps en route, je suis attendue sous peu en Grèce pour retrouver mes amis. J’ai toutefois quelques jours de disponibles devant moi et je file directement à Berlin. J’ai déjà eu l’occasion de visiter la capitale allemande par le passé, cette fois je souhaite la découvrir sous un jour différent. J’ai repéré plusieurs lieux abandonnés et je pars donc faire une session intensive d’exploration urbaine.
Sanatorium, ambassade irakienne, parc d’attraction (Spreepark), station d’espionnage américaine, complexe touristique – mais aussi quelques ratés : de quoi être bien occupée durant mon séjour! Toutefois, la canicule fait son apparition et il fait une chaleur écrasante. Je décide d’écourter ma visite et m’en vais à la recherche d’un endroit où me rafraîchir.
Je roule en direction de Leipzig et repère un grand lac sur ma carte. Je quitte l’autoroute en pleine Solar Valley, et déchante rapidement. Si le GPS me conduit aisément jusqu’à la petite ville de Bitterfeld-Wolfen, je n’avais pas prévu de me retrouver en pleine zone industrielle. Faire trempette dans un bassin situé au milieu d’une flopée d’usines fumantes : très peu pour moi, mauvaise pioche donc! Je dois poursuivre mon chemin et contourner le lac, dont la route principale est bien sûr en travaux. De quoi me perdre en pleine campagne, sous une chaleur de plus en plus insoutenable. Finalement, après de longues recherches infructueuses, j’aperçois au loin deux camions stationnés en contre-bas. Je suis cette nouvelle piste, s’ils sont arrivés là, il doit bien y avoir un moyen d’y accéder.
Trente minutes plus tard, je suis dans l’eau, les doigts de pieds en éventail et entourée de dizaines de petits poissons. Salle de bain bucolique dans un paysage féérique : un moment de répit bien mérité. Je ne mets pas longtemps avant de rencontrer mon nouveau voisin qui vit également dans un camion aménagé, et avec qui je lie très vite amitié.
Je ne sais combien de temps ce rêve va durer, mais je décide de vivre chaque instant comme si c’était le dernier.
Tiré de Le Zahir, un livre de Paolo Coelho
Nous passons la soirée à discuter à la lueur d’une chandelle, ce qui a pour effet d’inquiéter les pompiers ayant aperçu une flamme scintiller au loin. Un joli quiproquo qui nous permet tout de même de faire connaissance avec le couple vivant dans un troisième van aménagé, tous deux inquiets de voir débarquer deux gros camions équipés de lances à incendie. Nous passons finalement trois jours ensemble à échanger sur nos expériences de la route, une rencontre aussi sympathique qu’inattendue.
Des retrouvailles en Italie :
J’ai rendez-vous à Bologne dans deux jours, il me faut quitter l’Allemagne puis traverser fissa les Alpes autrichiennes. En effet, José – mon ancien colocataire de van avec qui nous avons voyagé jusqu’en Ukraine – a quelques jours de congés, il en profite pour me retrouver le temps d’un week-end prolongé en Italie. C’est notre première visite de Bologne et comme toujours dans ce pays, la soirée nous réserve bien des surprises. De rencontres en rencontres, nous terminons la nuit dans un bar karaoké, où José finit par soulever les foules sous mon regard amusé. On nous conseille vivement de visiter Ferrare, ce que nous choisissons de faire le lendemain.
Cette commune colorée sera mon plus gros coup de cœur dans la région d’Émilie-Romagne. Un petit air de Venise, sans toutefois les célèbres canaux. Nous nous rendons ensuite à Mantoue, sans savoir ce qui nous y trouverons. En premier lieu, trois lacs, où je m’empresse de prendre une douche. Ensuite, un long pont qui donne accès à la cité et dévoile lentement la belle, son palais, et le dôme de sa basilique. Difficile de ne pas apprécier le charme des villes italiennes, et ce quelles qu’elles soient. Notre longue promenade se termine bien après le coucher du soleil, nous n’avons pas vu les heures passer.
Parme n’est pas bien loin et se met à nous faire de l’œil. Nous cédons : il nous faut aller voir de plus près à quoi ressemble cet endroit dont nous entendons tant parler. S’il ne s’agit probablement pas de la plus belle ville italienne, nous tombons sous le charme de sa basilique et surtout du baptistère qui y est accolé, et qui rappelle étrangement celui de Florence mais dans des tons plus roses et plus doux.
Nous visitons ensuite une immense usine abandonnée, puis nous nous rendons à Modène. Des festivités ont lieu en ce moment même et c’est encerclés par la foule que nous tentons de visiter le bourg. Entre deux parts de pizza – Italie oblige – nous admirons les ruelles du vieux centre, toutes plus pittoresques les unes que les autres.
Il est temps pour José de rentrer en France depuis Bologne, nous en profitons pour nous promener une dernière fois autour de la Piazza Maggiore. Après une dernière nuit dans le van, nous mettons fin à ces quelques jours de joyeuses retrouvailles, José prend son avion et moi, je prends la route.
J’arrive à Ancône quelques heures plus tard, après avoir conduit le long de la côte Adriatique, où un effrayant cyclone déchirait le ciel d’un menaçant tourbillon gris.
Le ferry du bonheur :
C’est donc peu rassurée que j’embarque à bord du ferry. La tempête et la mer ne font pas bon ménage, et n’ayant pas l’once d’un doigt de pied marin, je suis heureuse de faire la connaissance d’Arnaud, conducteur routier français. En quelques minutes, nous rencontrons deux autres jeunes voyageurs, et de fil en aiguille nous passons les vingt-quatre heures de la traversée tous les quatre. J’ai déjà pris ce ferry à plusieurs reprises par le passé, dont une fois en bateau-stop. À chaque fois cette route maritime m’a réservé de superbes surprises.
C’est encore le cas aujourd’hui, nous festoyons sur le pont principal jusque tard dans la nuit, et sommes les derniers du bateau à aller nous coucher. Si le réveil est un peu dur, l’hospitalité légendaire des chauffeurs routiers se manifeste à nouveau, et un conducteur grec m’offre la possibilité de prendre une douche chaude dans sa cabine. Gentleman, il m’attend sur le pont. Cela faisait longtemps que je me lavais dans les lacs, de quoi apprécier le cadeau à sa juste valeur!
La journée se termine en douceur, sous un doux soleil, à voguer entre les îles environnantes. Après un bref arrêt à Igoumenítsa, nous accostons enfin à Patras, où des amis de longue date m’attendent.
La fin du road-trip en Europe :
Je reste trois jours à Patras, où mes amis ne manquent pas de me convier à différentes soirées. Plus jeunes que moi et encore étudiants, ils connaissent tous les bons plans et m’en font profiter. En attendant leur visite prochaine à Kalamata, je reprends la route vers le Sud et fais halte à Amaliada retrouver Gina, une couchsurfer grecque qui m’a hébergée à de nombreuses reprises, et qui a même voyagé en Bulgarie dans mon van l’an passé. Une amie devenue proche, dont la famille m’accueille désormais comme leur propre fille.
Enfin, je me rends à Kalamata et arrive juste à temps chez le couple d’amis qui me confient leur maison. Mon grand road-trip à travers l’Europe se termine, et je suis heureuse d’être arrivée à destination. Au beau milieu des oliviers, dans un petit village reculé, je prévois de passer les trois prochains mois. Je suis chargée de veiller sur la propriété mais surtout de faire du pet sitting (prendre soin des animaux) : deux chiens et huit chats sauront sans aucun doute occuper mon temps libre…
Aller plus loin :
Si vous préparez également un road-trip en Europe, voici quelques informations susceptibles de vous intéresser :
- Itinéraire : il existe autant d’itinéraires que de routes, à vous d’établir votre programme en fonction des saisons, de vos envies et de votre budget. Sachez que certains GPS gratuits et hors ligne vous faciliteront la vie, j’utilise pour ma part Here Maps lorsque je conduis, Maps Me quand je suis à pied. Pour les deux, les cartes sont à télécharger à l’avance dans votre smartphone.
- Budget : quelques astuces permettront de limiter les frais, comme se garer en dehors des villes et marcher ensuite pour gagner le centre, faire le plein avant de quitter un pays où les prix sont bas, ou au contraire attendre le pays suivant pour remplir votre réservoir si les taxes sont trop élevées, y aller doucement avec l’accélérateur, cuisiner soi-même… Bref, pas besoin de dépenser une fortune pour voyager en Europe, un peu de bon sens suffit !
- Van life : si comme moi vous comptez investir dans une petite maison roulante, voici tous mes conseils pour bien choisir un van aménagé, et ceux pour préparer un road trip.
D’ailleurs, si vous décidez de voyager en Grèce prochainement, si vous souhaitez visiter Kalamata ou en savoir plus sur ses célèbres olives grecques, et si vous voulez découvrir de plus près mon expérience en tant que pet sitter, n’hésitez pas à me contacter : je suis toujours heureuse de faire de nouvelles connaissances!
bonjour ! merci pour votre partage. Je n’ai jamais aimer les longs voyages (road trip) mais avec le confinement j’ai changé d’avis et j’aspire plus a être connecté avec la nature. Avant j’aurais réservez sur airbnb balti booking et je serais parti en voiture sans vraiment profiter du paysage et de la route mais mon fils m’a convertit à une manière plus saine de voyager. Malheureusement à cause de la situation je n’ai pas encore tenter l’expérience d’un road trip en camping car ou en van mais vous me donner vraiment l’envie de le faire.bonne continuation.
Cdt
Alors j’espère que vous en aurez prochainement l’occasion, malgré la situation sanitaire. Bonne continuation à vous et au plaisir
Merci pour ce nouveau partage. Sais tu quel est le budget moyen pour vivre en suède pendant 1 mois sans faire d’extras particulier?
Salut! Oulala, tout dépend de comment tu t’organises! La Suède est un pays très (trèèèèès cher), alors pour ma part voici comment j’ai fonctionné : hébergée gratuitement par des amis, nourrie à 90% par le glanage alimentaire, puis j’ai joué de l’accordéon pour payer mes quelques extras (cafés, diesel pour des virées en van…). Donc en fait cela ne m’a pas coûté grand chose^^ Après, beaucoup dépensent pas mal d’argent en Scandinavie qui est l’une des régions les plus chères au monde… Tu comptes te rendre sur place? Bonne continuation!
Très beau post, très bien écrit, on a l’impression d’y être ! Bon séjour, on attend les photos 🙂 (et sympa ta voisine au passage 😉 )
Merci Stéphanie pour ton message! Ma voisine te passe le bonjour… :p
c’est vrai que cela fait bien plaisir de te lire à nouveau …
je vois que ta descente vers la soleil s’est bien passée
un road-trip fort bien documenté et délicieusement écrit (comme d’hab !)
attention aux coups de soleil !
grosses bises
Merci pour le message 🙂 Bises