Le contexte…
J’étais en Mauritanie depuis 2 mois, et je vivais dans une famille peule, en banlieue de Nouakchott, la capitale. Sûrement la période la plus excitante et joyeuse de ma vie.
La fin de mon séjour approchait, et je venais de rencontrer un jeune français, Timothée, avec qui j’avais rapidement tissé des liens d’amitié.
Un soir, je décidai donc de l’inviter à manger au sein de ma famille d’accueil. Nous sommes ensuite restés dehors avec d’autres jeunes, une bonne partie de la nuit, à discuter et boire du thé sur une natte, devant la maison.
En fin de soirée, voulant aller nous coucher, nous nous sommes aperçus qu’il n’y avait plus aucun taxi dehors, mon ami Timothée devait donc rester dormir.
Pour autant, nous ne voulions pas poser de problèmes à la maison. Cette dernière étant fermée à clefs, nous avons décidé de dormir avec la porte de notre chambre ouverte, afin qu’au petit matin personne n’ait de doutes sur notre relation.
Le choc!
Vers 5h30 du matin donc, nous sommes partis nous coucher, maison fermée à double tour, mais porte de la chambre entre-ouverte. Comme à mon habitude, j’ai placé mon téléphone sur mon matelas et l’ai branché pour le recharger.
A 6h tapantes, un bip émis par le téléphone me signala qu’on venait de le débrancher. J’ouvris les yeux, aperçus un homme penché juste au dessus de moi, repris mes esprits, et compris qu’un voleur était parvenu à entrer dans la chambre. Le voleur avait attendu que l’on s’endorme, puis avait réussi à escalader le mur qui donnait sur l’extérieur.
Secouée par le choc, j’en perdis tous mes moyens, et me mis à hurler de toutes mes forces. Il s’enfuit bien évidemment, laissant même ses tongs devant ma porte dans la précipitation. Toute la maison se réveilla, y compris les voisins du dessous. Nous avons ensuite fait l’état des lieux, et tout le monde m’aida à chercher mes affaires.
Son butin : mon téléphone, qui bien que sans valeur, contenait beaucoup de musiques et vidéos prises durant mon voyage, une sacoche avec mon carnet de bord, les clefs de ma chambre, et mes dernières économies (environ 10€, autant dire qu’il était temps que je rentre!).
La recherche des objets disparus…
Très triste de perdre ainsi mon carnet de bord, nous sommes partis faire le tour du quartier avec les hommes de la maison. Nous avons retrouvé un peu plus tard ce dernier, jeté hâtivement sur un tas d’ordures, à quelques centaines de mètres de notre domicile.
J’étais tellement heureuse que j’en ai eu les larmes aux yeux, ce qui a surpris tout le monde.
Ils m’ont alors demandé pourquoi mon carnet était plus important que le reste. Je leur ai expliqué qu’il résumait mes deux mois passés chez eux, chaque détail, chaque souvenir, et que j’y tenais énormément. Du coup, toute la famille était émue, et je garde aujourd’hui en mémoire ce moment comme l’un des meilleurs passés en leur compagnie.
Par chance, j’avais retiré de la sacoche mon passeport quelques jours auparavant, car je préparais déjà mes affaires pour mon retour. Mon appareil photo ne se trouvait pas non plus dans le sac, contrairement à mon habitude. Finalement, plus de peur que de mal…
La morale de l’histoire :
Depuis ce jour, je fais évidemment beaucoup plus attention à ma sécurité lorsque je suis en voyage.
Dans beaucoup de pays, une grande partie de la population manque de tout. Il est donc compréhensible que quelques personnes soient tentées d’améliorer leur quotidien, en franchissant certaines limites morales.
Je ne sais pas ce que ce voleur est devenu… Toutefois, la maman de la famille, Kadia, a récupéré ses tongs, et les a apportées à son marabout. Ce dernier lui a jeté un sort plutôt surprenant : ne pas pouvoir aller aux toilettes pendant un mois.
C’est l’exemple même de ce pourquoi j’aime tant la Mauritanie : dans ce pays, tout est surprenant, et j’ai passé l’essentiel de mon temps là-bas à me dire intérieurement : « Waouh c’est dingue ça!!! ».
Cette punition m’a laissée perplexe, mais je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire à chaque fois que je repense à cette histoire…
Et pour aller plus loin, n’hésitez pas à lire l’intégralité de mes récits de voyage, ainsi que tous mes conseils aux voyageurs et un article complet pour voyager en Afrique en mode backpack !
Hello,
Je parcours votre blog et je suis heureux de me trouver là, seul, alors que personne n’a encore commenté. Peut-être partirais-je pour un long voyage, je ne suis pas sûr car quelques difficultés se posent face à moi.
Je vois, dans la partie à propos il me semble, que beaucoup de personnes ont des peurs qui vont les empêcher de partir, je crois, sans vouloir en faire trop, que j’en ai bien plus que tous ( ? ) – disons que je n’ai vu personne en avoir autant. Celle qui est le plus handicapante est l’agoraphobie. Difficile à imaginer tout ce que ça peut m’empêcher de faire en voyage.
De plus, je suis asperger. Pour dire en quoi cela peut me gêner en voyage, c’est que je suis malheureusement contraint de fuir les gens, alors que je trouve que les gens c’est incontestablement la plus grand richesse qu’on peut trouver en voyage alors que dieu sait à quel point je trouve que les paysages, la rencontre avec soi, les instants que l’on crée seul sont des trésors. Mais les relations sociales me fatiguent trop, parler c’est… tellement épuisant. C’est comme si on demandait à Adrien Monk ( de la série Monk si tu connais ) de faire un voyage ( sans parler d’un tour du monde ). Donc autant dire que c’est périlleux. Pourtant je suis attiré par cet autre chose.
Je trouve ça triste de trouver des profils trop proches de voyageurs et pas de personnes malades, phobiques à outrance, handicapées, des choses comme ça. Je trouve ça tellement triste, c’est comme un paysage sans couleurs sinon un gris ; un paysage peut-être en noir et blanc, mais j’aime trop les couleurs…
La dernière photo me fait si peur.
Mes propos, tu le vois, sont assez décousus, plutôt étranges, je les expulse de moi et ils rebondissent comme des photons ( ? ) sur une paroi, celle du lecteur hasardeux, c’est comme ça que j’écris sur mon blog souvent, ça n’a ainsi pas d’intérêt même si j’aimerais parler pour « la cause », mais c’est trop épuisant.
Ne te sens pas obligé de répondre. Si tu as lu cela, c’est le principal, c’est déjà une attention qui est suffisante. Je suis pour l’économie des mots. L’intention c’est déjà tellement. Merci.
Bonjour Samuel et merci d’avoir partagé ces mots avec moi. Je ne sais pas vraiment quoi te répondre (d’autant plus que cet article, rédigé à mes débuts sur la route, n’est peut-être pas le plus positif), mais sache que je te souhaite de trouver le moyen de vivre une belle aventure, TON aventure, sans forcer et en te faisant plaisir. Je suis certaine que ta zone de confort s’élargira petit à petit alors prends ton temps, ne commence peut-être pas trop loin ni trop longtemps, et laisse toi porter par les belles rencontres… Je n’ai aucune idée des sentiments qui peuvent te traverser alors peut-être que mes mots sont maladroits, quoiqu’il en soit je te souhaite une belle route, faite de jolies surprises, de découvertes imprévues et de sérénité… Prends soin de toi, et bon vent… 🙂