Panier

J’étais en Allemagne il y a quelques temps, durant mon road trip en Europe, et j’en ai profité pour visiter l’un des incontournables spots URBEX allemands : le Spreepark, à Berlin. Autant être honnête avec vous, cette exploration fut assez particulière, puisque avec mes deux compagnons de fortune rencontrés sur place, nous avons joué à cache-cache avec les vigiles tout au long de la journée. Ce qui fut finalement drôle a été de nous retrouver nez-à-nez avec un groupe de touristes caméras à la main, qui avaient souscrit à une visite guidée du site (ah bon, on pouvait donc découvrir le Spreepark avec un guide???).

Heureusement pour nous, nulle âme ne nous a remarqués. Toutefois, en ayant un peu mieux préparé notre sortie au préalable, nous aurions pu éviter quelques petites écorchures. Voici le récit imagé de ma visite du Spreepark, parc d’attraction abandonné très connu dans le petit monde de l’URBEX

En 1969, sur une superficie de  29,5 hectares, le Spreepark ouvrait ses portes sous le nom de Kulturpark Plänterwald. Situé à côté de la rivière Spree, il fut le seul parc d’attraction de l’Allemagne de l’Est, attirant alors jusqu’à 1,7 millions de visiteurs par an. Après la réunification, il fut également le seul parc de divertissement de toute l’agglomération de Berlin.

En 1991, il connut un réaménagement effectué par les autorités berlinoises, afin de correspondre un peu plus au modèle occidental. Les attractions se sont multipliées et les clients payèrent désormais un forfait à l’entrée, englobant l’ensemble des animations du parc. Entre 1999 et 2001, le Spreepark commença à connaître des difficultés financières. En effet, l’augmentation du prix d’entrée, ainsi que le manque de places de stationnement entraînèrent une chute importante de la fréquentation, divisée par quatre.

Courant 2002, le propriétaire Norbert Witte déménagea au Pérou, emportant avec lui quelques attractions, et laissant entendre aux autorités de Berlin qu’il quittait le territoire afin d’entretenir le matériel du parc à Lima. Il ne revînt jamais, et le Spreepark fut déclaré en faillite avec une dette s’élevant à onze millions d’euros. En 2004, toujours en Amérique du Sud, Norbert Witte tenta d’installer un nouveau parc d’attraction, mais fut finalement arrêté par la police et condamné à sept ans de prison pour avoir caché 180 kilos de cocaïne dans les mâts du Tapis Volant, l’une de ses attractions. Son fils écopa quant à lui d’une peine d’incarcération de vingt ans.

Enfin, en 2014, le Spreepark affronta un terrible incendie qui contribua à parfaire sa démolition. Aujourd’hui, s’il est possible de le visiter en s’acquittant d’un ticket d’entrée, les vestiges sont toutefois lourdement endommagés.

Et pour aller plus loin, vous pouvez retrouver la galerie photo d’une session URBEX en Suède (assez semblable puisqu’il s’agit d’un autre parc d’attraction), une autre sortie URBEX à Berlin (une station d’espionnage américaine), découvrir ma sélection de livres sur l’URBEX, ou jeter un œil au reste de mes sessions d’exploration urbaine!


urbex berlin parc d'attraction

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