Je rentre tout juste d’un voyage de deux mois, à sillonner les routes anglo-saxonnes. De l’Angleterre à l’Écosse en passant par le Pays de Galles, j’ai fini par comprendre au fil des semaines que là-bas, tout le monde roule à gauche. Bon, en fait, ça le je savais depuis longtemps. Left is the right side : j’avais capté le truc. Par contre, j’ignorais à peu près tout le reste : autant dire que mes premiers jours en Grande-Bretagne ont été peints d’hésitations et de malentendus. Pour faire simple : à part rouler lentement et à gauche, je n’avais aucune idée de la règlementation ni des habitudes locales. Après 6000 kilomètres – ou plutôt 3700 miles – voici quelques conseils pour ceux qui souhaiteraient préparer un road trip au Royaume-Uni…
Les documents :
Un permis de conduire délivré dans l’Union Européenne suffit. Attention, les permis provisoires délivrés à l’étranger ne sont pas reconnus par les autorités locales. Comme en France, vous devez être en possession de votre carte grise ainsi que de votre certificat d’assurance.
Les règles générales :
Le code de la route n’est pas difficile à maîtriser au Royaume-Uni. Toutefois, il est important de rester concentré sur la conduite à gauche, qui n’est pas naturelle pour la plupart d’entre nous. Rouler lentement est le moyen le plus sûr de voyager en toute sécurité.
Tout dépassement s’effectue par la droite. Vérifiez correctement votre angle mort, surtout si votre véhicule a un volant à gauche.
Pour résumer les règles de conduite, sachez que la priorité à droite n’existe pas. Généralement, aux croisements, les véhicules provenant de la plus petite voie cèdent la priorité aux autres. Vous trouverez parfois des panneaux give way, indiquant que vous devez céder le passage.
Les ronds-points s’empruntent vers la gauche, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Cédez logiquement la priorité aux véhicules déjà engagés sur le rond-point, arrivant par la droite.
Vous trouverez de nombreux marquages au sol. Soyez vigilants avec les quadrillages de couleur jaune : ils indiquent qu’il est interdit de vous arrêter à cet endroit, stoppez votre véhicule juste avant. De même, ne circulez pas dans les voies réservées aux autobus, sauf si un panneau indique une plage horaire autorisée.
Enfin, les autoroutes sont toutes gratuites, à l’exception de quelques ponts et tunnels, et de la congestion charge à Londres (voir ci-dessous).
Pour ceux qui souhaitent connaître plus de détails, vous trouverez toutes les règles de conduite sur le site officiel du code de la route anglo-saxon.
Quelques spécificités :
Il est assez déroutant de passer d’une région à l’autre. En effet, certaines routes sont encombrées et vous n’échapperez pas au traffic jam (ou bouchons) quand d’autres sont totalement désertes. Ainsi, comme dans les Highlands, le Lake District, Cornouailles et la plupart des parcs nationaux, il n’est pas rare de se retrouver seul au monde!
Soyez prudents, les routes y sont très étroites et les moutons (ainsi que quelques cerfs) risquent de traverser juste devant vos roues. Vous verrez d’ailleurs de nombreuses grilles au sol (indiquées par le panneau cattle grid), empêchant les animaux d’aller plus loin.
Si vous croisez un véhicule en sens inverse, et que la route est trop étroite, la courtoisie vous incitera à patienter dans une passing place (espace servant uniquement à céder le passage), et laisser la voie libre à l’autre conducteur. Si l’on vous cède la priorité, un petit remerciement de la main sera toujours le bienvenu.
Enfin, sachez que certaines routes isolées sont fermées durant l’hiver. Des panneaux ou barrières vous l’indiqueront systématiquement. Respectez ces indications, les locaux connaissent toujours mieux que les visiteurs les risques liés à leur environnement.
Convertir les miles :
Les panneaux de limitation de vitesse n’indiquent pas des kilomètres/heure mais des miles. C’est toujours bon à savoir, d’autant plus que les radars sont monnaie courante dans la plupart des régions. Voici comment les convertir en km/h :
Miles | 0,62 | 1 | 10 | 20 | 30 | 40 | 50 | 60 | 70 | 80 |
Kilomètres/heure | 1 | 1,6 | 16 | 32 | 48 | 64 | 80 | 96 | 112 | 128 |
Ayant peu de mémoire, j’avais pris soin de recopier ce tableau en arrivant sur place, afin de le glisser sur le tableau de bord de mon van aménagé, un Transporter T4. Si comme moi, vous avez une petite mémoire, je vous le recommande vivement…
Pour résumer :
- en ville la limitation est de 50km/h
- sur une route à une fois deux voies (équivalent à nos nationales) 96km/h
- sur les autoroutes ou deux fois deux voies 112km/h
Se garer :
Les places de stationnement sont le point noir de la conduite au Royaume-Uni. Il existe pléthore de situations, de panneaux et de marquages au sol différents. Notez qu’une double ligne jaune sur le bas-côté indique qu’il est formellement interdit de stationner à tout moment. Une simple ligne jaune vous autorise à vous garer à certains moments de la journée ou de la semaine.
Les parkings sont généralement payants. Les tarifs varient mais sont souvent très onéreux, jetez un œil aux panneaux indiquant pay and display. J’ai réussi à me garer gratuitement durant ces deux mois, mais cela m’a demandé de tourner en rond un certain temps avant de trouver l’endroit parfait.
Sachez qu’il est plus facile de trouver un parking gratuit dans les petites villes, en banlieue, en campagne, dans les zones non-touristiques, et sur les aires d’autoroute. Il est plus simple de trouver une place la nuit, les consignes sont souvent plus souples après une certaine heure, qui varie selon le lieu. Les parkings de supermarchés sont une bonne alternative, à condition d’être discret et de ne pas rester trop longtemps (ils sont réservés à la clientèle, et sont parfois payants!). Dans le doute, demandez au voisinage si votre place est autorisée, et pour combien de temps.
Londres :
À Londres, je vous souhaite bonne chance pour conduire, et surtout pour trouver un stationnement. Ma bonne étoile m’avait suivie jusqu’en Angleterre, me permettant de bénéficier d’un parking privé dans une zone résidentielle. J’avais toutefois prévu un plan B : me garer à l’extérieur de l’agglomération et trouver un moyen pour rejoindre la capitale durant la journée. Autrement, il existe de nombreux parkings privés, mais gare au porte-monnaie. Sachez toutefois que dormir dans un van en pleine capitale londonienne, c’est se mettre dans des situations qui prêtent souvent à rire (pas de sanitaires ni de facilités, bonjour la débrouille!).
Par ailleurs, afin de désengorger le trafic, la municipalité a mis en place une congestion charge. Pour faire simple, du lundi au vendredi, entre 7h et 18h, vous devrez vous acquitter d’une taxe pour entrer dans Londres avec votre véhicule. Vous trouverez plus d’informations sur le site officiel. Pour ma part, je suis entrée dans Londres un dimanche, et j’en suis ressortie le week-end suivant : un bon moyen de contourner la taxe.
Les stations-service :
Le carburant s’achète désormais en litres au Royaume-Uni, et non plus en gallons. L’essence est plus chère qu’en France, quant au diesel il est encore plus onéreux. N’oubliez pas de remplir votre réservoir avant de quitter le territoire français.
En règle générale, vous trouverez de meilleurs tarifs dans les supermarchés des grandes agglomérations urbaines. Le carburant vendu dans les régions reculées est hors de prix, il en va de même sur les autoroutes, pensez à faire le plein avant de quitter les grandes villes.
Les conditions météorologiques :
Le climat anglo-saxon n’est pas toujours favorable à une conduite en toute sécurité. Les tempêtes ne sont pas rares, et sont souvent accompagnées de bourrasques de vent, auxquelles nous sommes peu habitués. À plusieurs reprises, j’ai été obligée de stationner mon véhicule, afin d’attendre que le ciel s’apaise. Le van offre une grande prise au vent et il m’était impossible de conduire sans être violemment déportée en dehors de ma voie.
La neige peut également se montrer redoutable, surtout pour ceux qui n’ont pas l’habitude de conduire sur une route glissante. Soyez donc prudents, respectez les panneaux et les recommandations des habitants, et renseignez-vous sur les prévisions météorologiques. N’hésitez pas à retarder une étape si les conditions sont mauvaises, les meilleurs souvenirs sont souvent ceux qui étaient imprévus!
L’important arrive non pas au terme de la route, mais bien avant, pendant le trajet lui-même.
Milorad Pavic, Le dictionnaire Khazar
La courtoisie anglo-saxonne :
Mis à part Londres, qui comme Paris souffre d’une trop grande fréquentation du réseau routier, nos amis anglais se révèlent être très aimables au volant. Dans les campagnes comme dans dans les zones urbaines, j’ai été très souvent surprise par la courtoisie anglo-saxonne. Pourtant, je ne compte plus les situations où je me suis retrouvée sur la mauvaise voie, ou trop lente, ou perdue… À chaque fois, quelqu’un m’a gentiment laissée passer, sans même m’accabler d’un bon vieux coup de klaxon.
Il est de bon ton de faire de même : laisser passer les piétons, rester calme et patient, saluer d’un geste de la main les conducteurs indulgents. D’ailleurs, ne devrait-il pas être normal de réagir ainsi…?
Quitte à être sympa, n’hésitez pas à donner un coup de main aux rares auto-stoppeurs que vous croiserez. D’autant plus qu’au Royaume-Uni, seulement 9% des conducteurs affirment vouloir s’arrêter à coup sûr pour dépanner un pouceux. En effet, la baisse de la popularité de l’autostop dans ce pays est indiscutable. Une bonne raison de vous ouvrir à l’autre, et pourquoi pas de faire ainsi de magnifiques rencontres !
J’espère que ces quelques conseils notés au fil des kilomètres – pardon, des miles – vous permettront de préparer au mieux votre virée en Grande-Bretagne.
Et pour aller plus loin, n’hésitez pas à retrouve tous mes articles sur la vie dans un van, ainsi que le meilleur de mon blog voyage…
Enfin, si vous avez quelques conseils à rajouter, n’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires !
Salut!
Je souhaite faire une semaine dans les Cornouailles en van (loué via Yescapa). Ce sera une première pour moi… Où te garais tu pour la nuit? Quels sont tes conseils pour éviter les problèmes?
Merci à toi pour tes bons conseils,
Mary
Salut Maryse,
Avant tout, je te souhaite un excellent voyage ! Pas évident de répondre à tes questions, car c’est assez difficile de trouver un endroit autorisé et sympa où passer la nuit en Angleterre (du moins c’était le cas en 2015, aujourd’hui je ne sais pas^^). Je n’ai noté aucune coordonnée GPS je ne peux donc pas t’aiguiller plus que ça, mais je te conseille de te tourner vers le site Park4night, qui fourmille généralement de spots, gratuits ou payant. Bonne route, et n’oublie pas de rouler à gauche hihi !
Bonjour, super article ! Petite question, concernant l’entrée au royaume uni, quel est le budget pour l’euro tunnel avec un van environ ? Merci à toi
Salut Marion! Aucune idée, j’avais pris le ferry… Bon courage dans tes recherches 🙂
J’adorerais pouvoir faire un tel voyage!! Mais conduire à droite me fait peur haha
Oups à gauche sorry (rien que ça, ça promet haha)
Haha 🙂 Mais on s’habitue hein… Je ne faisais pas la maline le premier jour, mais au final tout s’est bien passé!
merci pour tous ces conseils
mais j’ajouterais une ultime recommandation:
ne jamais s’arrêter ou stationner à droite de la route
sinon on repart à droite …
c’est comme cela que je me suis retrouvé à contre-sens dans un tunnel !
et j’ai pu apprécier la courtoisie anglo-saxonne ………
Ah oui c’est bien vrai ça! Merci pour l’ajout! Bises 🙂
J’aime beaucoup cet article « pratico-pratique »!
Merci beaucoup, je garde sous le coude ce mini-guide de la conduite à l’anglaise 😉
Merci 🙂 Bises